Des craintes qui se doublent d’une colère, avec le sentiment que les Maliens sont incompris et directement visés par ces sanctions.
Associations religieuses, organisations de journalistes, de magistrats ou d’enseignants, syndicats… nombreux sont les mouvements de la société civile qui affichent leur colère contre la Cédéao.
Les sanctions économiques qu’elle a décidées ne concernent pas les produits de première nécessité, ni les médicaments, le pétrole ou l'électricité, afin de ne pas pénaliser les Maliens.
Pas de quoi convaincre Ibrahima Coulibaly, président de la Coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP). « Ces sanctions ne sont pas dirigées contre la junte, mais contre la population et son soutien à ce régime de transition. Tout le monde sait qu’une transition de 5 ans n’est pas tenable mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut des vraies réformes. Sanctionner le Mali pour une question de délai, c’est totalement injuste et inhumain. »
Encore cinq ans ou quatre ans, la Cédéao juge que le délai proposé par des autorités de transition non élues avant d’organiser le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas « acceptable. »
À Tombouctou, le président du Forum régional de la société civile s'insurge lui aussi contre les sanctions de la Cédéao. « Ces sanctions pour nous, surtout au Nord, c’est inhumain, impensable de la part de la Cédéao, avance Baba Moulaye. Parce que nous vivons en terre frère. Nous sommes des frères. Nous ne devons pas être des adversaires comme la Cédéao est en train de le pratiquer. »
Concernant l’allongement de la transition, Baba Moulaye estime : « On n’a pas dit moins de deux ans dans la région de Tombouctou. Partout c’est deux ans, trois ans, cinq ans… »
Vendredi, Baba Moulaye l'assure, la société civile de Tombouctou répondra à l'appel à la mobilisation lancé par les autorités de transition.
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