Après un mois de détention, Youssouf Daba Diawara, proche de l’Imam Mahmoud Dicko, reste incarcéré, une situation dénoncée par ses avocats qui estiment que leur client aurait dû être libéré.
À l’occasion du deuxième mois de détention de Youssouf Daba Diawara, les proches de l’ancien coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) de l’imam Mahmoud Dicko ont publié un communiqué dénonçant ce qu’ils considèrent comme une arrestation arbitraire et une détention prolongée sans jugement.
Diawara est détenu à Bamako depuis son interpellation le 13 juillet 2024, après avoir organisé une manifestation contre la vie chère et les coupures d’électricité.
Le communiqué de ses proches, publié pour marquer ce triste anniversaire, relate en détail le film de son arrestation.
«?Le 13 juillet 2024, à la descente du pont Fahd, Youssouf Diawara a été intercepté par des hommes cagoulés se présentant comme des gendarmes. Ils l’ont forcé à quitter son véhicule, abandonnant sa mère malade sur la route, avant de le conduire vers une destination inconnue », indiquent ses proches. Ces derniers ont immédiatement porté plainte pour enlèvement, avant de découvrir plus tard que Diawara était détenu à la Brigade d’investigation judiciaire de Bamako.
Le contexte de cette arrestation remonte à une manifestation organisée par Diawara le 7 mars 2024, dans un climat de mécontentement social lié à la hausse du coût de la vie et aux fréquentes coupures d’électricité. Cette manifestation, interdite par le gouverneur de Bamako, a conduit à son inculpation pour « opposition à l’autorité légitime ».
Toutefois, ses avocats affirment que, conformément au Code de procédure pénale malien, il aurait dû être jugé dans un délai de 30 jours après son placement sous mandat de dépôt, soit avant le 15 août 2024.
À ce jour, plus de deux mois après son arrestation, Youssouf Diawara n’a toujours pas été jugé.
Le communiqué des proches de Diawara dénonce également les multiples reports d’audience concernant sa demande de mise en liberté provisoire. «?Le 29 août, l’audience a été reportée faute d’agents pour le conduire au tribunal et le 2 septembre, il a comparu enchaîné avec d’autres codétenus?», précisent-ils.
Malgré les garanties présentées par la défense, la demande de libération provisoire a été refusée, prolongeant ainsi sa détention.
La Coordination des mouvements, associations et sympathisants (CMAS) de l’imam Mahmoud Dicko dont Youssouf Diawara était le coordinateur général, a été officiellement dissoute le 6 mars 2024. Auparavant, soit depuis le 16 décembre 2023, l’imam Dicko, figure influente du paysage politique malien, vit en exil en Algérie.
Les proches de Diawara insistent sur le fait que l’accusation portée contre lui, pour avoir violé une interdiction de manifester, est une infraction mineure, qui ne justifie pas, selon eux, une telle durée de détention.
«?Il s’agit d’une contravention de police qui, selon la loi, est punissable d’une peine de 11 jours maximum, bien inférieure aux deux mois de captivité que Youssouf Diawara endure aujourd’hui?», affirment-ils dans leur communiqué.
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