Rassemblés sous le hashtag « Fix the Country » (Réparer le pays), de nombreux internautes ghanéens expriment depuis des semaines leur colère sur les réseaux sociaux. Ce mercredi 4 août, ils la transfèrent dans la rue.
Ce mouvement citoyen sans affiliation politique a démarré au début de mai suite à la hausse d'impôts sur les produits de base. Il englobe désormais toutes sortes de revendications, parmi lesquelles la lutte contre la corruption, la création d'emplois et une meilleure gouvernance.
"Le mouvement a commencé avec une série de tweets d'une personne et a vite pris de l'ampleur," explique Kobi Annan, consultant au think tank Songhai Advisory Board à Accra.
Il revient sur le dynamique de ce mouvement. « Les gens voient que le gouvernement ne lutte pas contre l'impunité. Il fait des choses pour s'enrichir ou qui font perdre de l'argent au pays et ne rend pas de comptes, analyse-t-il. Récemment, le président a dû se rendre à Bruxelles, à Paris et en Afrique du Sud. Nous avons un jet présidentiel pour ce genre de déplacements, mais le président a dépensé une somme faramineuse pour louer un jet privé avec une douche et une chambre à bord.
Et les gens se sont dit : "Nous subissons les effets du Covid sur l'économie, sur nos vies, comment justifier une telle dépense?? Personne n'a répondu. Et dans le même temps, les gens sont obligés de se serrer la ceinture, car nous vivons presque sous austérité. Le coût de la vie augmente, l'argent est gaspillé sans explication. Ce sont toutes ces choses qui expliquent la grogne sociale et la situation va de pire en pire. »
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