Deux semaines après la mort de douze personnes soupçonnées de terrorisme dans un poste de gendarmerie, le procureur Cour d’appel et le parquet de Fada annoncent que ces personnes n’ont pas été exécutées par balles.
Selon les deux procureurs, il faudrait envisager des investigations plus approfondies qui pourraient révéler les causes exactes des décès. Les deux procureurs sont formels.
Les éléments en leur possession ne permettent pas d’affirmer que les douze personnes ont été exécutées par balle. Pas de traces de sang sur les corps, ni les constatations de l’infirmier chef de poste de Tanwalbougou, ni celles effectuées par une douzaine de médecins de l’hôpital de Fada Ngourma n’ont permis de déceler des balles ou traces de balle sur les corps des victimes, selon Rasmane Bikienga, procureur général près la cour d’appel de Fada Ngourma.
« Les trois rescapés ont été auditionnés. Et les dix autres, qui n'étaient pas dans la même cellule que les 15, disent n'avoir pas entendu de coups de feu la nuit du 11. Nous avons des photos, un certificat médical. Au regard des éléments dont nous disposons, nous affirmons que les 12 n'ont pas été exécutés par balle. Mais si d'aventure, cette thèse persiste, nous pouvons toujours réaliser l'autopsie. »
Les familles des victimes et les responsables du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés rejettent ces premiers résultats et demandent une enquête internationale.
« Nous demandons une enquête internationale pour qu'il y ait une grande transparence sur le déroulement de l'enquête, insiste le docteur Daouda Diallo, secrétaire général du collectif. Parce que les corps étaient ensanglantés et les uns ont dit que les têtes étaient réellement écrasées. »
Le dossier sera transmis au procureur militaire pour des investigations plus approfondies, s'il y a lieu, et les éventuelles suite à y donner, selon le procureur près le tribunal de grande instance de Fada.
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