Me Bénéwendé Sankara, avocat principal de la famille dans l’affaire d’assassinat de Thomas Shankar, tué en 1985, a annoncé qu’un juge d’instruction français en charge de l’affaire, a ouvert en janvier 2015 une enquête qui inculpe seize personnes dont le général Gilbert Diendéré, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou mercredi.
A ce jour, seize personnes sont visées par des poursuites dans le dossier. Le juge d’instruction a notamment inculpé le général Gilbert Diendéré, Gabriel Tamini (journaliste et conseiller spécial de l’ancien président Blaise Compaoré), Christophe Diébré (colonel, signataire de l’acte de décès de Thomas Sankara avec la mention « mort naturelle »), a dit Me Me Bénéwendé.
Le juge « a également procédé au lancement de deux mandats d’arrêt internationaux contre Blaise Compaoré [poursuivi quant à lui pour attentat à la sûreté de l’Etat, assassinat, recel de cadavre] et Hyacinthe Kafando [tous deux exilés en Côte-d’Ivoire] qui font d’ailleurs l’objet d’une procédure d’extradition » depuis le 7 mars pour le premier et le 11 mars pour le second.
Ce juge a auditionné une centaine de témoins en 22 mois dont des acteurs politiques, a fait savoir l’avocat de la famille de Thomas Sankara, qui cherche à savoir si Paris a joué un quelconque rôle dans l’assassinat de l’ancien président, le 15 octobre 1987.
La justice burkinabè « a des pistes, des indices, parce qu’à un certain moment donné, il y a des informations qui circulaient disant que la France serait impliquée », a affirmé Bénéwendé Stanislas Sankara, membre du collectif d’avocats de la famille de Thomas Sankara.
Me Sankara a révélé que la justice militaire du Burkina Faso a demandé à la justice française la levée du secret défense pour déterminer le rôle que la France aurait joué dans l’assassinat de l’ancien chef d’Etat. L’avocat ajoute qu’ « une commission rogatoire a saisi la justice française pour l’audition d’un certain nombre de personnes ».
Il a réclamé également l’extradition de l’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, précisant que « le mandat d’arrêt lancé contre lui n’a jamais été annulé ».
« En 22 mois, il y a eu quatorze inculpations, plus de 100 auditions de témoins. Je ne connais pas un seul juge d’instruction burkinabè qui ait fait ce travail », a commenté Me Sankara.
Des députés burkinabè et la veuve de Thomas Sankara, Mariam, avaient réclamé en vain à la France la levée du secret défense et une enquête parlementaire en 2015.
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