Dans quelles conditions l’aide humanitaire est-elle délivrée au Mozambique, dont le centre a été ravagé en mars par le cyclone Idai ? La question suscite des doutes après les révélations de l’ONG Human Rights Watch qui accuse des responsables locaux d’avoir contraint des sinistrés à échanger des services sexuels contre des dons alimentaires.
Les faits se sont produits courant mars après le passage du cyclone Idai, dans le district de Nhamantanda, précisément à Tica et à Mbimbir, des localités isolées et dépourvues de moyens de communication.
Pour que leurs noms soient inclus sur les listes de distribution de riz ou de haricot, plusieurs personnes sinistrées citées par Human Rights Watch affirment que des responsables locaux, parfois des politiques, ont exigé de l’argent. Les personnes les plus démunies ont été contraintes d’échanger des rapports sexuels contre de l’aide humanitaire. L’ONG s’appuie sur plusieurs témoignages de victimes et de bénévoles.
Ce problème est lié « aux conditions sur place, explique un travailleur humanitaire : pour les localités isolées, la nourriture est distribuée par hélicoptère, et sur place, il y a peu d’ONG pour s’occuper de la distribution des vivres. Ce sont souvent les communautés locales elles-mêmes qui prennent le relais, et cela peut conduire à des dérives », reconnaît cette source.
Les Nations unies ont annoncé l’ouverture d’une enquête. « La tolérance zéro sera appliquée et les auteurs de ces actes seront poursuivis », assure Sebastian Stampa, le directeur du Bureau des affaires humanitaires des Nations unies au Mozambique (Ocha).
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