De nouveaux affrontements entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs ont fait au moins 13 morts dans le centre du Nigeria depuis ce vendredi, ont affirmé dimanche à l'AFP des responsables communautaires et les autorités locales. Ces dernières semaines, l'État de Plateau (Centre) a connu une résurgence des tensions et des conflits meurtriers entre communautés d'éleveurs et d'agriculteurs qui se disputent l'exploitation de la terre et des ressources.
Vendredi 16 juin, cinq éleveurs qui se rendaient à un marché pour vendre leurs bêtes «ont été arrêtés et tués» dans la communauté de Rawuru par de présumés «jeunes Berom», une communauté d'agriculteurs, a déclaré à l'AFP un représentant local des éleveurs peuls Nuru Abdullahi. Par la suite, dans ce qui semble être une attaque en représailles, huit agriculteurs berom ont été tués dans la même communauté de Rawuru par de présumés «éleveurs peuls», a affirmé à l'AFP le représentant des jeunes de Berom, Pius Dalyop Pam.
Des tensions régulières
Des tensions régulières
Le porte-parole de la police locale Alfred Alagbo a confirmé cette dernière attaque et son bilan. Il a affirmé qu'elle avait eu lieu après le meurtre d'éleveurs, mais il n'était pas en mesure de confirmer le bilan exact de la première attaque. Les régions du nord-ouest et du centre du Nigeria sont régulièrement le théâtre de tensions et conflits meurtriers autour de l'exploitation de la terre et des ressources en eau entre communautés d'agriculteurs et d'éleveurs, aggravés ces dernières années par la pression démographique et le changement climatique.
L'enchaînement de meurtres suivis d'actes de représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, où ils tuent des habitants par dizaines, procèdent à des pillages et des enlèvements contre rançons. Depuis mi-mai, plus de 120 personnes ont été tuées dans des affrontements meurtriers entre communautés dans le même État de Plateau. Plus de 3000 personnes ont été déplacées par ces violences. Les autorités locales, qui craignent un embrasement des violences, ont déployé des forces de police mobile dans plusieurs districts de l'État de Plateau, afin d'y «restaurer la paix», selon Alfred Alagbo. L'enchaînement de meurtres suivis d'actes de représailles a donné naissance dans la région à une criminalité plus large avec des gangs qui mènent des expéditions ciblées dans des villages, se livrent à des enlèvements de masse et à des pillages.
Le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, investi fin mai à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique et de la première économie du continent, est confronté à de multiples défis en matière de sécurité. Il a promis de faire de la lutte contre l'insécurité «sa priorité absolue», tout comme ses prédécesseurs.
Le nouveau président du Nigeria, Bola Tinubu, investi fin mai à la tête du pays le plus peuplé d'Afrique et de la première économie du continent, est confronté à de multiples défis en matière de sécurité. Il a promis de faire de la lutte contre l'insécurité «sa priorité absolue», tout comme ses prédécesseurs.
LSI AFRICA avec AFP.
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