Le gouvernement nigérian a dévoilé mercredi les conditions que doit remplir Twitter avant la reprise de ses activités dans le pays après sa suspension il y a prés d'une semaine.
Rien ne sera plus comme avant semble dire le gouvernement nigérian. Et le réseau social sait désormais ce qu'il doit faire pour renouer avec les 40 millions d'utilisateurs qu'il compte dans ce pays le plus peuplé du continent : "Tout d'abord, Twitter doit s'enregistrer en tant que société au Nigeria, pour obtenir une licence de la commission de radiodiffusion, qui est l'organe de régulation. Et il doit accepter de ne pas permettre à sa plateforme d'être utilisée par ceux qui promeuvent des activités contraires à l'existence de la société au Nigeria.", a déclaré Lai Mohamed, le ministre nigérian de l'information et de la culture.
A l'origine la suspension de Twitter au Nigeria était liée à la suppression par la plateforme d'un tweet du président Buhari, mercredi, le ministre de l'information a remis en cause cette thèse. "Nous n'interdisons pas Twitter simplement parce que Twitter a été... méchant avec une personne en particulier, non ! Nous avons une raison spécifique : Twitter continue d’être la plateforme de prédilection du mouvement séparatiste Biafrais et nous pensons qu'aucun pays au monde n'accepterait cela.", a expliqué Lai Mohamed.
Mais la rhétorique passe mal. La décision prise par Abuja est considérée comme une entrave à la liberté d'expression. Des études montrent en effet que, plus que d'autres plateformes de médias sociaux, les Nigérians "utilisent Twitter pour donner une voix aux sans-voix et engager le gouvernement sur les questions qui, selon eux, vont mal dans le pays en temps réel", selon NOI Polls.
En octobre dernier, le mouvement de protestation #EndSARS contre la brutalité de l'unité de police SARS (Special Anti-Robbery Squad), qui s'est transformé en un appel à une réforme plus large de la police, a d'abord explosé sur Twitter avant de descendre dans la rue.
Soutenu par des icônes afropop comptant des millions d'abonnés, puis relayé par de grands influenceurs internationaux, #EndSARS a été l’hashtag le plus partagé au monde pendant deux jours.
La suspension de Twitter est un coup dur pour les activistes nigérians qui utilisent cette plateforme pour mobiliser et alerter l’opinion publique dans le pays. Pour l’écrivain nigérian Tubson, son pays glisse vers la dictature. Aussi, des appels à manifester en ligne et dans la rue ont-ils été lancés. Alors que la mesure a été saluée par l’ex-président américain Donald Trump.
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