Ce 18 août, quatre ans sont passés depuis le coup d’État ayant renversé Ibrahim Boubacar Keïta, plaçant le colonel Assimi Goïta à la tête du Mali. Les élections ont été repoussées, la situation sécuritaire s’est aggravée, et l’économie demeure en crise. Le point sur quatre ans de transition.
18 août 2020-18 août 2024. Ce jour marque le 4e anniversaire du renversement de IBK suite à un coup d’État militaire, installant le Mali dans une transition politique dirigée aujourd’hui par le colonel Assimi Goïta. Quatre ans après, des attentes subsistent sur les engagements des autorités militaires.
Après le coup d’État d’août 2020, une période de transition de 18 mois a été fixée à partir de septembre 2020. Toutefois, en mars 2022, cette période entrecoupée par la rectification de la transition en mai 2021, a été prolongée de 24 mois, ce qui avait conduit à la levée des sanctions économiques imposées par la Cédéao.
En septembre 2023, l’élection présidentielle, initialement prévue pour février 2024, a été reportée en raison du vol présumé de données biométriques par une société française. Bien que les autorités aient affirmé avoir récupéré ces données, aucune nouvelle date pour les élections n’a été fixée depuis lors. Ce qui continue d’alimenter l’incertitude quant au retour à un régime civil.
Sur le plan sécuritaire, le Mali fait face à une aggravation des violences. Les attaques jihadistes se sont multipliées, passant de 583 en 2020 à plus de 900 en 2023.
Les tensions intercommunautaires se sont également intensifiées, exacerbant une situation déjà critique. De plus, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), après dix ans de présence, a mis fin à ses opérations en décembre 2023, laissant un vide sécuritaire important.
Le retrait des forces françaises de l’opération Barkhane, complété le 15 août 2022, a également contribué à cette détérioration de la sécurité, marquant la fin d’une coopération militaire clé pour le pays.
Pour y faire face, le pays a renforcé sa coopération avec la Russie, faisant dans le même temps recours à des instructeurs russes, qualifiés de mercenaires du groupe Wagner par les chancelleries occidentales.
De plus, l’économie malienne, déjà fragile, a subi un coup dur avec les sanctions économiques imposées par la Cédéao en 2022. La croissance, initialement prévue à 0,9 % en 2021, a plongé dans la récession en 2022 avec un taux de -1,2 %. Les tentatives du gouvernement pour relancer l’économie n’ont pas réussi à inverser la tendance.
Parallèlement à cette situation, les autorités sont accusées de violations des droits de l’homme, avec des arrestations arbitraires et une répression accrue des voix dissidentes.
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