Un ex-chef de milice de la République centrafricaine, Alfred Yékatom, surnommé « Colonel Rambo » a été extradé samedi vers la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye, où il sera jugé pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
L’extradition d’Alfred Yekatom est la première du genre en RCA. « Le suspect est arrivé au centre de détention », a annoncé le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.
Le procureur en chef de la CPI, Fatou Bensouda, s’est félicité de cette extradition, affirmant qu’elle « fait avancer la cause de la justice en République centrafricaine. »
Pierre Brunisso de la Fédération internationale de surveillance des droits de l’homme a ajouté que cette extradition « envoie un message fort aux dirigeants des groupes armés. »
« Ceux qui pensent pouvoir prétendre à une amnistie à la table des négociations se trompent », a-t-il déclaré.
Alfred Yekatom sera jugé pour « crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés » commis par des milices dites anti-balaka.
France24 rapporte que le tribunal a ouvert une enquête en septembre 2014 sur les crimes commis dans le pays depuis 2012.
Trois juges de la chambre préliminaire du tribunal de La Haye avaient émis un mandat d’arrêt contre Yekatom.
« La Chambre est convaincue que l’ensemble des éléments de preuve à l’appui est suffisant pour établir des motifs raisonnables que Yekatom porte la responsabilité pénale », ont déclaré les juges dans le mandat, rendu public par la CPI samedi soir.
Il s’agit notamment d’actes de meurtre, de torture, de déportation et d’utilisation d’enfants soldats de moins de 15 ans dans le groupe anti-balaka entre le 5 décembre 2013 et août 2014.
La RCA, l’un des pays les plus pauvres du monde, malgré un riche approvisionnement en diamants et en uranium, lutte pour se remettre d’une guerre civile qui a éclaté en 2013 lorsque le président François Bozizé, un chrétien, a été renversé par les rebelles Seleka à majorité musulmane.
En réponse, les chrétiens, qui représentent environ 80 % de la population, ont organisé des unités d’autodéfense appelées « anti-balaka » en référence à une sorte de machette.
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