La publication de la liste des partis et regroupements politiques continue de susciter des réactions. Selon l'accord politique de la Saint-Sylvestre, c'était au Conseil national de suivi de l'accord, une structure ad hoc, de régler la question des dédoublements de partis politiques. Le CNSA avait d'ailleurs fait une série de recommandations qui n'ont pas toutes été prises en compte par le ministère de l'Intérieur, notamment l'attribution du nom UDPS à l'opposant Félix Tshisekedi.
Dans la liste du ministère de l'Intérieur, il y a quatre UDPS reconnus. Le CNSA dit même avoir reçu depuis des dizaines de réclamations à travers tout le pays, de leaders de partis politiques qui à l'image de l'UDPS de Félix Tshisekedi se plaignent de voir leur parti dédoubler ou encore d'erreurs dans le nom ou le numéro d'enregistrement de leurs partis.
Toutes ces erreurs, dit le Conseil de suivi de l'accord, ont été relevées dans un rapport qui vient d'être bouclé et sera présenté vendredi au vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, Henri Mova, avec pour objectif d'obtenir une correction.
Valentin Vangi, le rapporteur du CNSA n’y voit pas de manipulation politique et préfère évoquer des erreurs : « C’est des dizaines qui réclament qui ont vu leur parti soit dédoubler, soit on a remis les noms du leader, soit on n’a pas mis le numéro d’enregistrement. Donc il y a toujours quelque chose. Nous avons fait ce travail et nous avons une charge de travail qui est produite, nous pensons que c’était une erreur matérielle. On savait que c’est un travail humain, donc pour nous, à ce stade, nous nous disons qu’ils ont commis des erreurs. C’était une erreur, on est confiants...». Pour lui, il n'est pas question de manipulation politique. « Jusque-là, vraiment, on ne peut pas conclure qu’il y a de la manipulation. Nous disons qu’il pourrait y avoir une erreur matérielle, c’est tout à fait normal. Nous, on a pris soin de travailler. C’est après la séance de travail, si ça persiste, à ce moment-là, on pourrait penser à ça. Mais jusque-là, nous supposons que c’est une erreur ».
Pour rappel, selon la loi congolaise sur le fonctionnement des partis politiques, deux partis ne peuvent avoir ni le même nom ni les mêmes insignes. Une disposition légale sur laquelle l'accord politique signé par la majorité, l'opposition et la société civile au Congo avait insisté. Mais la guerre de légitimité autour de l'UDPS promet de perdurer puisque Raymond Kahungu Mbemba, le secrétaire général de la faction Tshibala appelle toutes les autres tendances à se joindre à eux et se revendique comme la seule légitime.
« Le ministère de l’Intérieur vient de réhabiliter l’UDPS historique créé le 15 février 1982. Cet UDPS a comme autorité morale monsieur Bruno Tshibala Nzenze. Dès lors que le ministère compétent vient de réhabiliter l’UDPS du 15 février 1982, il est logique que les autres UDPS X ou Y n’ont plus de raison d’exister. Comme l’UDPS est une et indivisible, tous ceux qui ont lutté aux côtés d’Etienne Tshisekedi et qui croient encore à l’unité du parti, sont invités à rejoindre monsieur Bruno Tshibala Nzenze, qui dispose de toute la légitimité et de toute la légalité, afin de poursuivre le combat pour le triomphe de la démocratie et l’avènement de l’Etat de droits en République démocratique du Congo ».
La Cenco inquiète
La Conférence épiscopale soulève plusieurs manques dans la préparation des élections : le manque de liberté pour les opposants qui veulent manifester, le manque d'information des électeurs et le manque de cours d'appel. Ce sont les cours d'appel qui s'occupent des contentieux liés aux scrutins, mais dans ce pays immense qu'est la RDC, elles ne sont pas assez nombreuses.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article