Pour la société civile congolaise, comme internationale, cette limitation de l'accès aux réseaux sociaux est une nouvelle restriction des libertés dans un contexte de fermeture de l'espace politique observé depuis plus de deux ans. Pour le gouvernement, c'est une mesure temporaire pour maintenir l'ordre public après la diffusion d'images et de vidéos de cadavres qui ne seraient pas ceux des Congolais tués lundi lors des attaques attribuées à la secte Bundu dia Kongo.
Pour le ministre en charge des Nouvelles technologies, il s'agit d'une mesure d'urgence, une mesure conservatoire qui devrait être levée incessamment. Mais selon Emery Okundji, les comportements abusifs sur les réseaux sociaux (messages de haine, appels à la violence, photos détournées) se multiplient et cela mériterait une législation dont la RDC n'est pour le moment pas dotée.
Du côté des activistes comme des professionnels des médias numériques, on reconnaît qu'il y a bien quelques comportements qui mériteraient d'être réprimés. Mais la mesure imposée par le gouvernement est indiscriminée et punit tous les utilisateurs. Elle est donc liberticide.
L'explication du ministre ne satisfait pas des ONG comme Amnesty. Pour le chercheur Jean-Mobert Nsenga, « derrière l'argument de l'ordre public » se cache un dessein plus inavoué : celui de réduire encore l'espace démocratique dans un pays où il est devenu quasi impossible de manifester.
Pour l'Association congolaise des médias en ligne, qui a protesté contre cette mesure, on ne peut pas nier qu'il y ait une corrélation entre la fermeture de l'espace politique, la polarisation de l'espace médiatique classique (TV, radios, journaux) et l'appétit des Congolais pour les réseaux sociaux.
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