A Kinshasa, la police a une nouvelle fois violemment dispersé dimanche matin les manifestations qui avaient été interdites. Il y aurait au moins 6 morts selon la Monusco, deux selon la police, au moins 65 blessés, toujours selon l’ONU, et 247 arrestations selon l’Acaj, l'Association congolaise pour l'accès à la justice. Le porte-parole de la police a « déploré les deux morts » et assure que des enquêtes sont ouvertes.Les manifestations ont eu lieu contre le maintien au pouvoir du président Kabila, à l'appel du Comité laïc de coordination. La police a chargé les cortèges à la sortie des églises.
La circulation a timidement repris dimanche soir à Kinshasa, les barrages ont été levés, le calme semble revenu, mais la capitale reste sous tension après cette journée où, selon l’ONU, les forces de l’ordre ont une nouvelle fois fait usage de balles lacrymogènes, mais aussi de balles réelles.
Selon le médecin qui a essayé de la soigner, l’une des victimes a succombé à des tirs de rafales. Et parmi les forces de sécurité visibles sur le terrain, il y avait des hommes en uniforme commandos de la police, portant des masques symbolisant des têtes de morts.
Selon l'Acaj, huit religieux étaient encore arrêtés dimanche soir. Le curé de la paroisse Saint-Christophe a été libéré à 19h. D’autres curés disent avoir été brutalisés, parfois pendant la marche parfois après, puisqu’en fin de matinée certaines paroisses étaient encore encerclées, selon des témoins.
A la paroisse Saint-Joseph, par exemple, où les opposants Félix Tshisekedi et Martin Fayulu disent s’être retrouvés coincés pendant deux heures avant de négocier leur sortie. Ou encore à Saint-Augustin où selon le vicaire la police est « entrée dans la paroisse » après la marche alors qu’un corps y avait été acheminé et que des fidèles s’y étaient réfugiés après que leur marche a été dispersée « violemment », disent-ils.
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