La réforme du code électoral introduisant un système de parrainage pour les élections présidentielle de février prochain a été adoptée. Les candidats devront désormais recueillir les signatures d'1% des électeurs. Une mesure décriée par l'opposition qui a boycotté le vote à l'Assemblée nationale. L'opposition a aussi fait descendre ses militants dans les rues de plusieurs grandes villes. Des manifestations dispersées par les forces de l'ordre qui ont procédé à plusieurs interpellations, dont celle de l'ancien Premier ministre Idrissa Seck.
Cent-vingt députés ont voté en faveur du projet de loi, au terme d'une journée de débats houleux à l'Assemblée nationale. Des altercations dans l'hémicycle, des suspensions d'audience, des manifestations dans les rues de Dakar. L'opposition dénonce un texte discriminatoire qui va freiner un certain nombre de candidatures lors du prochain scrutin. Pour Diethé Fall, député du parti Rewmi, ce système va aussi favoriser le régime de Macky Sall.
« Ils nous ont bâillonnés à l'intérieur de l'Assemblée nationale en nous imposant un vote sans débat, en utilisant leur majorité mécanique. Ce qui est regrettable. Le président de la République doit comprendre qu'une loi constitutionnelle doit être impersonnelle et ne doit pas être discriminatoire. »
Dans les rangs de la majorité présidentielle, Pape Biram Touré, le vice-président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakkar, est lui convaincu du bien-fondé de cette loi.
« C'est une bonne loi. C'est une loi de qualité, qui renforce notre démocratie. Vous pensez que c'est normal que dans un pays de 15 millions de Sénégalais on puisse se retrouver avec 47 listes aux législatives. Et si on ne fait rien on se retrouvera avec plus. Il s'est agi aujourd'hui de se doter d'un instrument démocratique pour que notre système soit crédible et efficace. »
Alléger l'organisation des élections et écarter les candidatures fantaisistes, c'était le souhait des autorités. Mais les opposants promettent déjà de ne pas en rester là.
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