Cette macabre réalité a été dénoncée à plusieurs reprises le syndicat de médecins soudanais. Sur 89 hôpitaux principaux de la capitale et des États, 71 sont hors service, les autres fonctionnant à capacité partielle. Certains établissements de santé ont été occupés par des groupes armés. Pour le docteur Bashir Kamal Eldin Hamid, directeur du programme santé et nutrition à Save the Children, interrogé par Houda Ibrahim, « l'accumulation des corps dans les hôpitaux et dans les rues de Khartoum est l'une des facteurs qui menacent actuellement la vie des Soudanais restés dans le pays. Le Soudan souffre de manque des morgues dans les hôpitaux et de leur capacité à contenir toujours plus de corps. À cette difficulté s'ajoute la coupure d'électricité la plupart du temps, ce qui rend inefficace ces morgues déjà surchargées. »
« Impossible de recenser les morts »
« Le pire, dit-il encore, ce sont les corps qui sont dans les rues et qui se décomposent jours après jours en raison de la forte chaleur. Les morts dans les quartiers qui connaissent des affrontements sont inaccessibles. Il nous est impossible de recenser les morts, et le nombre des corps découverts et que l'on atteint ne représente qu'une infime partie des corps qui restent dans les rues. »
La communauté internationale doit éviter une « catastrophe sanitaire »
« Je souhaite que la communauté internationale joue son rôle afin d’éviter une catastrophe sanitaire que l'on voit venir, alors que l'on s'approche de la saison des pluies et des inondations au Soudan. Le pays est menacé par le choléra et par de nombreuses autres épidémies », conclut Bashir Kamal Eldin Hamid. Selon l'organisation Save the Children, au moins 2 435 enfants ont été tués ou blessés depuis le début du conflit.
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