Au Soudan du Sud, dix soldats de l'armée nationale ont été reconnus coupables de viols de travailleurs humanitaires et du meurtre d'un journaliste. Un verdict très attendu dans cette affaire dont les faits remontent à juillet 2016. Les peines vont de sept ans de prison à la perpétuité.
L’affaire remonte au mois de juillet 2016. A l’époque, des combats violents éclatent dans la capitale entre l’armée du président Salva Kiir et des hommes loyaux à son vice-président Riek Machar. Pendant ces quelques jours de chaos, un groupe de 50 à 100 soldats de l’armée nationale attaque un hôtel dans lequel étaient retranchés des travailleurs humanitaires et des journalistes.
Là, pendant toute une nuit, ils commettent une série d’atrocité : passage à tabac, agression et le meurtre d’un journaliste local. Cinq femmes travaillant pour des ONG internationales ont été violées.
Sous la pression de la communauté internationale, et notamment des Etats-Unis, le procès de ces soldats s’est ouvert, il y a plus d’un an. Le verdict a été rendu ce jeudi matin : deux soldats ont été condamnés à la prison à vie pour le meurtre du journaliste, sept ont été condamnés à des peines allant de 7 à 14 ans pour viol ou harcèlement sexuel, une personne a été condamnée pour vol et un dernier militaire a été relâché pour manque de preuve.
D’autres procès à suivre ?
Le procès a été énormément médiatisé parce que les victimes sont des travailleurs humanitaires étrangers, mais aussi parce qu’il est vu comme un test pour le gouvernement sud-soudanais. Depuis le début du conflit en 2013, l’ONU et les organisations humanitaires dénoncent les exactions contre la population civile commises par les groupes armés, qu'il s'agisse de soldats de l’armée ou de mouvement rebelles. En 2016, pendant ces deux semaines de combats dans la capitale, l’ONU avait enregistré plus de 200 viols. Et cela uniquement de femmes qui sont venues témoigner.
Aujourd’hui, les critiques disent que ce procès a été jusqu’au bout parce que les victimes sont des étrangères, que ce ne sont que de simples soldats qui ont été sanctionnés et pas leur hiérarchie. Mais ce procès est vu comme le signe que le gouvernement est prêt à sanctionner ses propres troupes. C’est un message clair pour l’armée, ces exactions seront punies. Les ONG espèrent qu’il ne s’agit que d’un premier pas entrainant d’autres procès.
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