L'opposition soudanaise se réorganise et réitère son appel à manifester toute la semaine. En dépit de la coupure internet, elle diffuse à partir de ses comptes sur les réseaux sociaux un communiqué appelant à descendre dans les rues de Khartoum ce mardi 18 juin, puis dans d'autres villes.
L'Alliance pour la liberté et le changement entend protester contre la volonté des militaires d’accaparer le pouvoir. D'après son communiqué, il s’agit d’un programme de « travail populaire et d'intensification révolutionnaire ». L'Alliance prévient : « Nous sommes prêts à réinvestir la rue si le Conseil militaire n'accède pas à nos demandes. »
Le Conseil militaire doit avant toute chose libérer les détenus et accepter la formation d’un comité d'enquête international sur le massacre du 3 juin, affirme Noureddine Babakr, l'un des dirigeants de l'Alliance.
« Chaque membre du Conseil militaire fait des déclarations selon ses propres intérêts, estime-t-il. Les déclarations sont contradictoires, surtout en ce qui concerne le massacre. Cela ne peut que compliquer les discussions. »
Face au retour des manifestations, le numéro deux des militaires multiplie les interventions. Mohamed Hamdan Daglo, alias Hemetti, a assuré ce lundi 17 juin, que « les auteurs du massacre seront pendus ». Il nie toute implication des Forces de soutien rapide qu'il dirige, dans la répression du 3 juin. Pourtant, de nombreux témoignages et des dizaines de vidéos prouvent l'implication des FSR dans ce massacre qui a fait au moins 118 morts et plus de 800 blessés.
Depuis le 3 juin, il n’y a eu aucun contact direct entre les opposants et le Conseil militaire, qui a décidé d'annuler toutes les avancées et les accords entre les deux partis.
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