Alors que des consultations ont commencé pour la formation du gouvernement de transition et que des personnalités politiques sont reçues par les nouvelles autorités, règne à Ndjamena une ambiance qui a l’apparence de la normalité.
Ce mercredi matin, le trafic était dense aux intersections où les multiples motos et scooters se disputaient la priorité. Les magasins étaient pour la plupart ouverts, les marchés aussi – et fréquentés. Les étals des vendeurs en place au bord des routes… L’apparence du quotidien, donc.
Ce qui dénotait, c'était sur certains axes et dans les ruelles, les restes de pneus ou de branchages brûlés hier et la forte présence militaire et policière aux ronds-points. Dans les pick-up, les hommes avaient l’air calmes, mais ils gardaient à portée de main un solide arsenal.
D'ailleurs, quelques attroupements ont été signalés dans certains quartiers de Ndjamena, dont le quartier Walia du 9e arrondissement, et dans le 7e arrondissement, mais ils ont rapidement été dispersés. Les organisateurs des marches nous disent que les rassemblements de ce matin servent à maintenir la pression, mais qu’ils sont en deuil aujourd’hui.
La situation n'est pas comparable, en tout cas, à celle d’hier où, avant même le lever du soleil, un très grand nombre de personnes étaient dans les rues pour demander le départ du CMT et dénoncer la politique française, jugée « complice d’une dérive monarchique » du pays.
Hier, les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré toute la matinée. Pour un bilan de cinq morts dans le pays, selon les autorités, neuf au moins pour la société civile. Avec aussi de nombreux blessés – une cinquantaine – et des arrestations, y compris de journalistes. La société civile qui estime que près de 170 manifestants ont été arrêtés en 24 heures.
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