De nouveaux affrontements ont éclaté ce mardi 20 septembre en RDC, des bâtiments ont été attaqués et un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place. On décompte encore plusieurs morts et blessés. Conséquence des violences de ces deux derniers jours, l'Eglise catholique suspend sa participation au dialogue national.
Le retrait de l'Eglise catholique est un coup dur pour le dialogue, car cela réduit encore le champ d'ouverture de ce processus toujoursboycotté par deux des principales forces de l'opposition. Interrogé par RFI, l'abbé Donatien Nshole, le délégué de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) au dialogue national, explique que les évêques ont été « interpellés par le sang de nos frères et soeurs qui a été versé pour le respect de la Constitution ». « Les évêques ont jugé bon de suspendre leur participation au dialogue pour faire le deuil, mais aussi pour chercher un consensus plus large », indique-t-il.
Pour lui, les événements de ces derniers jours constituent « un message fort pour dire qu'une bonne partie de la population ne se sent pas concernée par le dialogue actuel. Cela amène les évêques à se mettre de nouveau en route et de prendre leur bâton de pèlerin pour pouvoir inviter les autres à se mettre autour d'une même table ». Et l'abbé Donatien Nshole de conclure : « Ils ne sont pas ennemis, mais des frères, des compatriotes d'un Etat qu'ils doivent construire ensemble et non pas détruire ».
Cette décision intervient alors que la RDC a été marquée ce mardi par une nouvelle journée de violence. Si le rassemblement appelé par l'opposition n'a finalement pas eu lieu, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers périphériques de la capitale de Kinshasa. A Ndjili, un tribunal et des voitures ont été brûlés. Les policiers de faction n’ont rien pu faire et ont dû appeler des renforts.
Dans l’après-midi, Kinshasa avait encore des allures de ville morte. Les artères habituellement embouteillées par les voitures étaient quasi désertes. On pouvait voir ça et là des barricades en feu et des colonnes de policiers aux visages peints en noir. La police militaire, mais aussi – fait rare – la garde républicaine dans les quartiers les plus sensibles.
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