Alors que les banques européennes ont été laminées par de la crise de 2008, la Chine prend la première place en termes d'actifs bancaires. Mais en Chine, les banques bénéficient de la mansuétude de l'Etat, qui garantit leurs créances douteuses. L'Empire du milieu confirme année après année sa montée en puissance comme première puissance économique et financière.
Le système bancaire chinois pèse désormais plus lourd que le banques de la zone euro. Selon les chiffres compilés par le Financial Times, les actifs des banques chinoises ont atteint 33 mille milliards d'euros fin 2016, contre 31 mille milliards pour les géants bancaires européens. Les banques européennes ont perdu beaucoup de terrain depuis la crise dite des subprimes de 2007, suivie du krach bancaire et financier de l'automne 2008.
En 2016, celles-ci, bien que largement renflouées par les Etats (et donc par le contribuables) ne comptaient plus que pour 16 % des bénéfices bancaires mondiaux, chiffre à comparer avec 42 % en 2006. Le géant bancaire britannique HSBC, deuxième du top 10 en 2006 se voyait déclassé à la 9e place en 2016. La France maintient tant bien que mal son rang de place bancaire majeure, alors que le Crédit agricole et BNP Paribas se classent respectivement 11e et 12e.
Armes inégales
Mais la montée en puissance des banques chinoises s'accompagne de doutes sur leur solvabilité. Les banques européennes doivent se plier à une règlementation de plus en plus exigeante, notamment concernant le ratio de fonds propres contre endettement et les créances douteuses.
En Chine, l'Etat garde la main sur les grandes banques via ses fonds d'investissement souverain, lesquels sont chargés de recycler les énormes réserves de devises accumulées par la banque centrale chinoise, la Banque populaire de Chine. Car, depuis la crise de 2008, l'Etat chinois inonde le système bancaire de liquidités, entraînant la formation d'une bulle de l'endettement. En clair, la banque centrale chinoise fournit trop de liquidités aux banques. En 2016, selon le South China Morning Post, la police chinoise a fermé 380 «banques clandestines» dont le fond de commerce était l'évasion de capitaux vers des places offshore.
Financiarisation de l'économie
L'excès de liquidités ne se transmet donc pas à l'«économie réelle». Et ne se traduit pas par une augmentation de la richesse réelle produite, mais plutôt par une explosion des créances douteuses, du fait de l'emballement des prêts bancaires. Signe que la croissance chinoise se financiarise toujours plus, alors que la production de biens et services montre des signes d'essoufflement depuis 2015.
Les actifs du système bancaire chinois représentent ainsi 3,1 fois le PIB du pays, contre 2,8 fois en zone euro. La Chine décroche un à un les attributs de la puissance. Déjà premier exportateur mondial, la Chine avait dépassé l'Union européenne en termes de produit intérieur brut (PIB) dès 2011, puis les Etats-Unis en 2014. En octobre 2016, le yuan, la monnaie chinoise, était admise dans le club très fermé des monnaies de réserve du Fond monétaire international.
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