Les institutions de microfinance en Côte d’Ivoire, communément appelées "banques des pauvres", ont réalisé un bénéfice net de 5 milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros), après dix ans de déficit, a annoncé jeudi le ministère ivoirien de l’Economie.
"Le secteur de la microfinance est sur la voie de relever les défis de la restructuration et de la professionnalisation (...) avec des indicateurs en conformité avec les exigences réglementaires" a déclaré le ministre ivoirien de l’Économie, Adama Koné.
A la fin décembre 2017, le secteur de la microfinance avait 1,3 million de clients contre 779.000 en 2013 et 34,2 milliards de francs CFA (52 millions d’euros) de fonds propres. L’épargne mobilisée au cours de la même période a été multipliée par quatre pour s’établir à 306,6 milliards de francs CFA (468 millions d’euros).
L’encours des crédits aux ménages, aux commerçants et aux artisans travaillant dans le secteur informel a été multiplié par quatre en 5 ans, pour atteindre 270,4 milliards de francs CFA (412,5 millions d’euros) à la fin décembre 2017, contre 57 milliards (87 millions d’euros) en 2012.
Le ministre ivoirien s’exprimait lors de la première édition des journées nationales de la microfinance sur "l’inclusion financière".
"La microfinance doit contribuer à la réduction de la pauvreté par l’accès aux services financiers et bancaires de base à faible coût pour les populations les plus vulnérables, notamment en milieu rural" a déclaré le président de l’Association des professionnelle des systèmes financiers décentralisés de Côte d’Ivoire (APSFP-CI qui regroupe 54 institutions), Georges Yao Kouassi.
La majorité des Ivoiriens est toujours exclue du système financier classique: seuls 16% de la population de plus de 15 ans détient un compte dans une institution en 2016 et le taux de pénétration de la microfinance est de l’ordre de 6%, selon le ministère de l’Economie.
La Côte d’Ivoire, considérée comme une locomotive de l’économie ouest-africaine, connaît depuis quelques années une croissance remarquable de son PIB qui a augmenté de 7,6% en 2017.
Toutefois le pays a un retard à combler face au Sénégal, leader de la microfinance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, huit pays) avec plus de 2,5 millions de clients, une offre d’épargne de 280 milliards de francs CFA (427 millions d’euros) et un taux de pénétrations de
18,4%
Le système de la "tontine", sorte d’épargne collective tournante où chacun cotise et reçoit à tour de rôle, est très développé en Afrique de l’Ouest et du centre. Ce système de microcrédit informel permettait jusque-là aux souscripteurs d’emprunter facilement.
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