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Economie

Cacao ivoirien: la menace d’un embargo américain

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Cacao ivoirien: la menace d’un embargo américain
Fin octobre, une équipe de douanes américaines s’est rendue en Côte d’Ivoire pour enquêter sur le travail des enfants dans le secteur du cacao.


 Une autre mission de ce genre pourrait intervenir d’ici la fin de l’année. En juillet dernier, deux sénateurs américains ont demandé au département de la Sécurité intérieure d’enquêter et, le cas échéant, d’interdire l’entrée aux États-Unis des fèves de cacao ivoiriennes provenant du travail forcé. 

La menace d'un embargo est une manière pour les deux sénateurs de mettre la pression sur les industriels du chocolat et sur le gouvernement ivoirien pour agir davantage contre le travail des enfants dans ce secteur. La Côte d‘Ivoire est le leader mondial du cacao et fournit 40% de la production mondiale.

 L’onde de choc de la lettre des sénateurs Sherrod Brown et Ron Wyden au ministre américain de l’Intérieur en juillet a été fortement ressentie en haut lieu à Abidjan. S’il devait se concrétiser, un tel embargo serait une catastrophe pour l’économie ivoirienne très dépendante du cacao, qui fait vivre un cinquième de la population. 

 La première dame, Dominique Ouattara, qui préside le Comité national de surveillance des actions de lutte contre le travail des enfants, a été dépêchée en septembre à Washington pour défendre les actions entreprises par le gouvernement dans ce domaine, et notamment son Plan d’action national de 76 milliards de francs CFA. « 85% des enfants impliqués dans la culture du cacao vont à l’école, ils vivent avec leurs parents et vont occasionnellement au champ », avait-elle plaidé. 


 Selon une étude du département du Travail américain, un peu plus de deux millions d’enfants travaillent dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana. La grande majorité vit dans de petites fermes familiales et y effectue des tâches dangereuses. Mais les données statistiques manquent pour évaluer le nombre d’enfants victimes des situations les plus graves, comme l’esclavage moderne ou le trafic en provenance de pays voisins. En Côte d’Ivoire, selon la Banque mondiale, la taille moyenne des plantations est comprise entre 2 et 5 hectares et 55% des producteurs vivent sous le seuil de pauvreté. 


Lutter contre le travail des enfants passe d’abord par mieux rémunérer les planteurs, martèlent les organes étatiques de contrôle du cacao à Accra et Abidjan, qui viennent d’obtenir des industriels une prime de 400 dollars la tonne pour la saison prochaine dans cette optique.
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