«Shell savait», c’est le titre du dernier rapport publié lundi par Global Witness et Finance Uncovered. Selon les deux ONG, l’entreprise pétrolière et gazière anglo-néerlandaise «savait» que l’argent qu’ils ont versé pour obtenir les droits d’exploitation de la zone pétrolifère OPL 245, au large du Nigeria, servirait à corrompre plusieurs personnes dont des membres du gouvernement nigérian et l’ancien président Goodluck Jonathan.
Avec l’entreprise italienne ENI, Shell a versé, en mai 2011, 1,1 milliard de dollars (1 milliard d’euros) sur un compte de la banque JPMorgan, ouvert au Royaume-Uni par le gouvernement nigérian. Il leur aura fallu plusieurs années de batailles juridiques pour obtenir ce juteux contrat.
Selon les informations obtenues par les deux ONG, l’argent a ensuite été distribué à différentes personnalités nigérianes pour les «remercier» d’avoir permis cet accord. Dan Etete, un ancien ministre du pétrole, condamné en France pour blanchiment d’argent, est au cœur de la transaction.
C’est à lui qu’appartient l’entreprise Malabu Oil & Gas, propriétaire du champ pétrolifère OPL 245. Dan Etete avait profité de sa position ministérielle pour s’attribuer illégalement, en 1998, la propriété d’OPL 245.
Des enquêtes ouvertes dans six pays
ENI et Shell ont toujours maintenu ne pas être au courant de la possible illégalité de cette transaction. Pourtant, des emails obtenus par les ONG prouvent que des membres haut placés de Shell savaient qu’une partie de l’argent serait versée à des intermédiaires, notamment à l’ex-président Goodluck Jonathan, et ne serait pas utilisée par l’Etat nigérian.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article