Le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien), Jean-Marie Ackah, qui juge la fiscalité « pas assez incitative » et « trop » lourde », soutient que l’Etat doit revoir sa politique et engager des « réformes fiscales pertinentes ».
M. Jean-Marie Ackah a, en outre, souhaité « des réformes fiscales audacieuses et imaginatives qui permettent de déboucher sur une fiscalité en phase avec les objectifs économiques et de développement » du pays, lors de la première édition de la tribune Le Patronat face à la presse.
Il a insisté sur l’approche d’une solution qui passe par l’élargissement de l’assiette fiscale, faisant observer qu’à côté de la fiscalité qui touche les entreprises formelles, « nous avons un grand secteur informel qui lui est quasiment hors champ fiscal ».
« Quand on fait la moyenne dans les agrégats économiques, on arrive à une appréciation de la fiscalité ivoirienne qui n’est pas satisfaisante », a-t-il dit. L’Etat, lui, trouve le taux officiel de 12,5% « bas » devant une norme communautaire de 20% dans l’espace Uemoa contre 25% dans les pays émergents.
Le président du Patronat ivoirien a révélé que « des études que la Cgeci a faites indiquent que les entreprises du secteur formel subissent une pression fiscale que nous avons calculé à 27% et 33% même pour certains secteurs d’activité ».
Pour « les PME, nous appelons à une fiscalité qui est souple et adaptée à la réalité » de ces petites et microentreprises, a-t-il lancé, tout en affirmant qu’il faut « amener de plus en plus le secteur informel à basculer vers le secteur formel ».
Une fiscalité trop lourde va donner aux entreprises de l’informel le loisir de toujours rester dans l’informel. Cet appel du Patronat ivoirien intervient dans un contexte de poussée inflationniste dû à la crise de Covid-19 et à la crise russo-ukrainienne.
Par ailleurs, les crises dans les pays voisins de la Côte d’Ivoire influent sur son économie et font perdre aux entreprises ivoiriennes ayant une activité en lien avec l’export « une baisse du chiffre d'Affaires de l'ordre de 10% », selon le président du Patronat ivoirien, M. Jean-Marie Ackah.
L'Etat de Côte d'Ivoire projette un taux d’inflation attendu à 4,7% en 2022 contre 2,4% en 2020 et 0,8% en 2019. Principal interlocuteur de l’Etat avec près de 250 mandats de représentation, la CGECI contribue aux recettes fiscales de la Côte d’Ivoire à hauteur de 80%.
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