Monsieur le Président du Conseil des Ministres,
Messieurs les Présidents d’Institution,
Madame, la Directrice Générale et Directrice
Financière du Groupe de la Banque Mondiale
Messieurs, les Vice-Présidents et les Responsables
du Groupe de la Banque Mondiale
Honorables invites,
Madame, Messieurs,
Nous arrivons à la fin des travaux de cette
première conférence du Programme conjoint de développement des marchés financiers
(J-CAP 2020) et la synthèse proposée est bien sur une synthèse à chaud.
Puisque à
peine les travaux finis, qu’il faut essayer de les restituer. Mais de ce que je
retiens et vous avez pu le constater avec moi, c’est que les échanges au cours
de ces deux jours ont particulièrement été nourris mais également très riches
en enseignement. Cela démontre de l’intérêt que tous les participants ont porté
à cet événement.
La
conférence a été marquée par une cérémonie d’ouverture et articulée autour de quatorze
(14) sessions.
La
cérémonie d’ouverture a été marquée par cinq (5) interventions dont trois
allocutions, celle de son Excellence Monsieur Amadou GON COLIBALY, Premier
Ministre de la République de Côte d‘Ivoire, de Monsieur Romuald WADAGNI
Président du Conseil des Ministres des Finances de l’UMOA, de Monsieur Adama
COULIBALY, Ministre de l’Economie et des Finances de Côte d’Ivoire.
De
manière générale, les Autorités ont félicité les acteurs du marché financier
régional pour les performances enregistrées au cours de ces dernières années.
Aussi ont
t’ils souligné que le marché financier devrait gagner en attractivité, ce
pourquoi ils ont relevé l’urgence de poursuivre les réformes afin d’en faire un
moyen de financement efficace pour le développement de nos Etats.
Ces réformes devraient à ce titre, toucher la fiscalité applicable aux valeurs mobilières dans les Etats membres de l’UMOA, la tarification du marché financier régional, l’éducation financière des populations, l’élargissement de la base des investisseurs et à la diversification des produits financiers.
Enfin,
les Autorités n’ont pas manqué de réitérer l’engagement et la disponibilité des
Etats membres de l’Union à soutenir les efforts de modernisation du système
financier et à accompagner les projets et solutions concrètes, consensuelles et
innovantes nées de ces deux jours d’échanges.
A l’issue
de la présentation de l’approche J CAP réalisée par le Vice-Président de l’IFC,
le premier panel a donné l’occasion aux Chefs d’Instituions ici présents de
faire le point des évolutions et progrès enregistrés dans la zone au cours de
ces dix dernières années. Ainsi à la faveur de leurs interventions, les
échanges ont surtout questionné la fiscalité au sein de l’Union et les
perspectives notamment au regard de l’avènement de la monnaie commune.
Lors de
la présentation sur le thème « Un cadre pour le développement des marchés
financiers », certains prérequis à savoir (i) un système réglementaire
solide, (ii) une politique cohérente et de continuité, (iii) la qualité du
Régulateur et de l’administration publique, et (iv) la stabilité
macroéconomique et politique ont été identifiés comme base.
Ainsi, les
échanges au cours du second panel ont abouti à la nécessité d’adapter les
infrastructures du marché aux systèmes internationaux pour un accès direct des
investisseurs étrangers, à la mise à disposition d’information en langue
anglaise et la mise en place d’incitations fiscales tant pour les émetteurs que
pour les investisseurs. L’harmonisation de la fiscalité et la
diversification des investisseurs ont à nouveau été énoncés comme enjeux
prioritaires.
Il
ressort des travaux de l’après-midi du 10 février 2020 notamment au titre du
financement à long terme de nos économies, la nécessité d’entreprendre des
démarches en vue d’alléger les contraintes réglementaires applicables aux fonds
de pension et aux compagnies d’assurances en termes d’investissement. La mise
en place de clauses de défiscalisation favorisant les émissions obligataires
ainsi que la mutualisation des fonds de pension faciliteront le financement à
long terme.
Au titre
des ateliers portant sur l’intermédiation financière, il est ressorti des
échanges concernant le futur des marchés financiers que l’usage des Fintech est
une aubaine pour le marché et devrait permettre un essor remarquable et
ambitieux à l’image du mobile money en vue de l’augmentation du taux d’épargne
et de l’accroissement des investissements.
S’agissant
des fonds d’investissement, il a été proposé l’adoption d’un cadre
règlementaire idoine et propice accompagné de mesures d’incitations. Il
conviendra à la place d’élaborer des process dédiés et adaptés au plus grand
nombre en vue de l’éducation financière des investisseurs. Le soutien de la
presse et des ministères de l’éducation pourrait être sollicité à l’image de
certaines places financières. Le développement des Fintech et la
vulgarisation de la culture boursière à travers les banques et assurances afin de
toucher un plus grand nombre ont été inscrites au titre des actions à prioriser.
Concernant
le développement d’une culture du risque de crédit, les échanges se sont tenus
autour de la problématique de la transparence, de la gouvernance notamment des
PMEs dans le cadre de leur financement par le marché financier et de
l’éducation financière préalable au développement de la culture du risque. Il
en est ressorti l’enjeu primordial de la notation financière afin de réduire
l’asymétrie d’information et de permettre l’attractivité du marché au-delà de
ses frontières.
Les
travaux de la matinée du 11 février 2020 ont porté sur le secteur de
l’immobilier et l’attractivité des émetteurs et ont permis de retenir
les points ci-après :
- Encourager les acteurs à
développer des instruments nouveaux tout en les entourant de prudence mais
également de l’agilité nécessaire en vue des éventuels ajustements ;
- Recourir à la finance verte comme
source de financement de l’immobilier ;
- Privilégier des secteurs non
cycliques dans le cadre du financement de l’immobilier tout en les
limitant dans un premier temps aux investisseurs qualifiés.
Au titre
de l’attractivité des émetteurs et de la liquidité du marché, il a été retenu
l’importance de se mettre à niveau surtout en matière de communication
financière, de transparence et de gouvernance. La question de l’accompagnement
et de la sensibilisation des PME dans le processus d’admission à la cote de la
BRVM a été évoqué.
Par
ailleurs, il a été proposé de sensibiliser les Etats à recourir au marché
financier régional dans le cadre de la privatisation des sociétés publiques.
De
manière générale, les échanges au cours de ces deux journées nous ont permis de
mesurer les avancées notables mais également d’avoir l’humilité de reconnaitre
qu’il reste beaucoup à accomplir.
A cet
effet, le Conseil Régional entend au cours de cette année et des prochaines à
venir :
·
Finaliser avec l’assistance du Groupe de la Banque Mondiale, la
proposition d’un cadre fiscal harmonisé au cours du troisième trimestre 2020.
Les TDR à ce sujet sont finalisés et le processus de recrutement d’un
consultant est en cours.
·
Accélérer les réflexions sur la tarification applicable sur le marché
financier régional en vue d’une revue en 2021 ;
·
Lancer le programme d’éducation financière à l’endroit des
investisseurs ;
·
Mener des actions fortes à l’endroit du secteur privé notamment les
compagnies d’assurance, les Fonds de Pension et les Caisses de Dépôts et de
Consignation ;
·
Entreprendre des réflexions en vue d’un assouplissement des
réglementations pour un meilleure contribution des Institutions au financement
à long terme des infrastructures ;
·
Mettre en place de programme de certification des acteurs du marché ;
·
Finalisation dans les meilleurs délais, du Fonds de Protection de
Epargnants afin d’accroitre la robustesse et l’attractivité du marché financier
régional.
Monsieur
le Président du Conseil des Ministres, Messieurs les Présidents d’Institutions,
permettez-moi de vous remercier pour votre présence effective et votre
précieuse contribution qui ont fait de cet événement un succès.
Je
tiens également à saluer les premiers responsables de la Banque Mondiale avec à
leur tête Madame la Directrice Générale et Directrice Financière du Groupe de
la Banque Mondiale pour leur accompagnement permanent et pour avoir choisi
l’UEMOA pour abriter la 1ère édition de la Conférence J CAP sur les
marchés des capitaux.
Enfin,
l’ensemble des participants et des parties prenantes à ces deux journées
d’échanges tiennent à adresser leurs remerciements aux Autorités ivoiriennes
pour l’accueil, l’hospitalité et leur soutien au titre de cette Conférence.
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