Le commerce en ligne, en pleine expansion en Côte d’Ivoire, suscite autant d’enthousiasme que de frustrations, surtout chez les consommateurs abidjanais.
Entre bonnes affaires espérées et déconvenues parfois amères, de nombreux témoignages illustrent les défis auxquels fait face ce secteur en pleine mutation.
Pour Ismaël, fonctionnaire, l’expérience n’a pas été à la hauteur de ses attentes. « Je garde un mauvais souvenir de mon expérience d’achat en ligne. J’ai commandé une veste, qui s’est finalement avérée de mauvaise qualité et pas de la bonne taille. Heureusement, j’ai pu trouver un produit de substitution parce que le vendeur ne voulait pas restituer mon argent », explique-t-il.
Un récit qui n’est pas isolé, comme en témoigne également Fatou, vendeuse en pharmacie, qui partage sa mésaventure. « Moi, j’ai commandé une chaussure mais, au final, la chaussure n’avait rien à voir avec ce que j’ai vu sur les images postées par le vendeur », déplore-t-elle.
S’il se veut moins sévère, Stéphane, spécialiste du e-commerce, dresse pourtant un constat qui confirme les mésaventures racontées par nos différents interlocuteurs.
« Certes, parfois, certains réalisent de bonnes affaires mais, en général, l’expérience laisse un goût amer chez la plupart des acheteurs, qui se retrouvent désabusés à la réception de leurs colis », confie le spécialiste.
Des désillusions que connaît bien Alice, comptable, dont la commande de repas s’est soldée par une déception cuisante.
« Une fois le repas reçu, j’ai été complètement déçue, j’ai perdu l’appétit. Ma déception a entraîné de vives disputes au téléphone avec le vendeur, qui ne voulait rien entendre. En matière d’achat en ligne, je préfère ne plus tenter l’expérience », confie-t-elle.
Parmi les autres points noirs du secteur, les services de livraison. Raoul, infographiste, met en lumière la lenteur des délais.
« C’est parfois très lent. Du fait qu’ils ont plusieurs commandes, les livreurs peuvent mettre un temps fou avant de vous livrer votre produit, alors qu’ils vous ont rassuré qu’ils seront là dans un temps très bref », témoigne-t-il.
Pour Isabelle, la question va au-delà des délais. « Ce que je déplore par-dessus tout, c’est l’apparence des livreurs. Il y en a qui n’ont pas l’air professionnels. Ils sont mal habillés et parlent mal aux clients », observe-t-elle.
Face à ces critiques, Corentine, vendeuse en ligne, invite à la patience et à la compréhension des consommateurs.
« C’est une nouvelle habitude de consommation. Il faut que les gens soient compréhensifs envers les entrepreneurs en ligne. Rien n’est facile. C’est au fur et à mesure qu’on s’améliore », explique la vendeuse.
Mais pour Edwige, assistante de direction, l’expérience reste insuffisante.
« Sauf quelques rares fois, quand j’ai besoin d’un produit, je préfère me rendre moi-même dans le magasin pour acheter ce dont j’ai besoin », dit-elle, ajoutant qu’il y a « trop de gens malhonnêtes dans le secteur de la vente en ligne » l’ont dissuadée.
Si le commerce en ligne s’impose progressivement dans le quotidien des Abidjanais, les témoignages recueillis dans la capitale économique ivoirienne, montrent que le chemin reste semé d’embûches pour conquérir durablement la confiance des consommateurs, surtout en ces périodes de fin d’année, qui riment avec la fête et l’augmentation des consommations.
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