Après les accusations de «violences sexistes» publiées sur Internet par cinq danseuses, le théâtre Paul-Eluard de Bezons (Val-d'Oise) a annoncé l'annulation de «Sur le silence du temps». Une affaire qui interroge le rapport au corps de toute une profession.
«Souvent des femmes se taisent… sur ce qu’elles vivent réellement, endurent parfois, qu’il s’agisse de profondes douleurs ou de joies indicibles […]. Et ainsi le temps passe, sans que justice (ici une justice de pure sensation) n’ait été rendue à cette autre part aussi secrète et renfermée qu’intense et à vif. Cette danse tentera de se faire la traductrice discrète mais tendue de cette part tue.» Ainsi le chorégraphe Daniel Dobbels – qui a été critique d'art pour Libération dans les années 80 – présente-t-il, dans une note d’intention, les enjeux de sa nouvelle création Sur le silence du temps. Un projet réparateur et consolatoire, donc, geste de sollicitude invitant les femmes à rompre le silence carcéral qui les oppresse pour libérer leur cri. Symboliquement, cela s’entend. Seulement, quelques-unes semblent avoir pris le chorégraphe au mot.
Le 19 octobre, en effet, le théâtre Paul-Eluard (TPE) de Bezons (Val-d’Oise) publiait sur sa page Facebook un message faisant part de son choc à la découverte, sur les réseaux sociaux, des témoignages de cinq danseuses mettant en cause le chorégraphe Daniel Dobbels pour «violences sexistes», entachant ainsi le lyrisme justicier de sa nouvelle création d’un soupçon de cynisme. «Nous prenons aujourd’hui le temps nécessaire exigé […] afin de nous permettre de dire rapidement ce qu’il nous paraîtra juste de faire», précisait le TPE, coproducteur de cette œuvre qu’il avait sciemment programmée le 24 novembre, soit la veille du jour de la lutte contre les violences faites aux femmes.
Lire la suite sur http://next.liberation.fr/culture-next/2017/11/22/temoignages-de-femmes-contre-le-choregraphe-daniel-dobbels-sa-piece-deprogrammee_1611574
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article