Le Directeur Général des Douanes de Côte d’Ivoire, le général Issa Coulibaly est depuis la nuit du 28 avril 2016, le nouveau vice-président de l’Organisation mondiale des Douanes région Afrique occidentale et centrale (Omd-Aoc). Il parle de ses priorités et des actions que la douane ivoirienne veut entreprendre contre les trafics transfrontaliers et le terrorisme. Propos recueillis
Vous venez d’être élu à la vice-présidence de l'Organisation mondiale des douanes (Omd) de l'Afrique occidentale et centrale (Aoc). Quelles sont vos priorités?
Mes frères de l'Omd de l'Afrique occidentale et centrale ont bien voulu me faire la confiance de m'élire à la tête de cette organisation, pour une durée de deux (2) ans. Il faut dire que le mandat démarre au mois de Juillet. Nous avons une vision qui est de faire de notre région l'une des meilleures de l'Omd.
Pour cela, nos priorités peuvent être classées en quatre (4) axes. Il s'agit d'abord de renforcer la collaboration et la communication entre les membres de l'Organisation. Nous nous sommes rendu compte que nos ressources actuelles, qui sont basées essentiellement sur les contributions des membres, ne suffisent pas à financer les activités de l’organisation. C'est donc de faire en sorte que notre région puisse disposer d'une autonomie financière en la matière. En ce qui concerne le troisième axe, il s'agira d'assurer une autonomie en matière d'expertise pour notre région.
L'expertise existe mais de manière éparse. Il s'agit de la rationaliser et de constituer une espèce de vivier d'experts qui soit à disposition des membres de la région. Nous voulons également mettre en place des projets structurants qui permettent à notre région d'aller véritablement vers une modernisation au service de nos pays pour répondre aux exigences de nos autorités. En cela, il faut l'interconnexion des systèmes au niveau de l'administration des douanes et des secteurs privé et public au niveau national. Au niveau international, il s'agira d’œuvrer pour aboutir à une véritable interconnexion entre les pays limitrophes et à terme, pour s'inscrire dans le schéma d'informatisation de la Cedeao, de faire en sorte que notre région soit interconnectée et qu'il en soit de même pour l'Afrique centrale. Voilà ainsi résumées nos priorités pour les deux prochaines années.
En Côte d'Ivoire, comment la douane va-t.elle mener la lutte contre le terrorisme?
Nous avons assisté au drame de Grand Bassam. Mais avant, c'était des pays frères comme le Burkina Faso ou le Mali, pour ne citer que ceux-là en Afrique, et ailleurs à Bruxelles. Donc le problème du terrorisme est global et mondial et la solution doit être tout autant. Personne n'est à l'abri de cette barbarie. Il s'agit donc pour les douanes de s'organiser, parce qu'étant aux frontières, pour faire en sorte de mieux contrôler ce qui traverse nos frontières.
C'est pour cela qu'en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, après avoir équipé les ports d'Abidjan et de San-Pedro en moyens de contrôle non exclusifs qui permettent de voir effectivement ce qui entre et sort, et surtout ce qui sort de notre pays, le gouvernement a pris les mesures pour acquérir dans les tous prochains jours des scanners qui seront installés dans les principaux bureaux frontières que sont Noé, Takikro, Ouangolo, Niablé, Pogo. Nous allons donc renforcer nos capacités de contrôle, mieux contrôler, sans pour autant être une entrave à la libre circulation des biens et des personnes, ni céder le pas sur la facilitation des échanges.
Ensuite, les douaniers étant aux frontières doivent contribuer à la collecte du renseignement qu'ils doivent pouvoir mettre à la disposition des forces dont la première vocation est de lutter pour la défense de l'intégrité du territoire, et surtout pour notre force de police dont la vocation première est d'assurer la sécurité. Donc, renforcer nos contrôles et contribuer à la collecte du renseignement en faveur des autres frontières.
La collaboration doit être renforcée avec les autres forces et avec nos frères d'armes des Forces de défense et de sécurité pour aboutir à la gestion coordonnée des frontières de toutes les forces qui exercent dans ces frontières. Voilà comment nous comptons contribuer au renforcement de la lutte contre le terrorisme et, de manière générale, contre la criminalité transfrontalière.
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