L’auteur du clip « Pendez les Blancs », devra attendre le 19 mars pour connaître le jugement de son procès
Ce mercredi avait lieu le procès du rappeur Nick Conrad, auteur du clip « Pendez les Blancs » qui avait fait polémique en septembre dernier. Après les réquisitions et la plaidoirie des avocats de la défense, l'affaire a été mise en délibéré. La décision sera rendue le 19 mars prochain. Le procureur de la République a requis une amende de 5000 € assortie de sursis contre l’artiste.
Nick Conrad, qui avait été propulsé hors de l'anonymat par cette polémique, « a outrepassé les limites autorisées de la liberté d'expression dans ce genre singulier qu'est le rap », a estimé le procureur devant la chambre de la presse du tribunal correctionnel. Aux yeux du représentant de l'accusation, « il n'y a pas d'élément de distanciation, c'est l'ensemble de l'oeuvre qui est violente ». « Il y a bien une charge violente à l'encontre d'une population, identifiable et stigmatisée, en l'occurrence les blancs », a-t-il insisté.
Nick Conrad, qui a perdu son emploi de réceptionniste dans un palace, « a déjà dans une certaine mesure payé les conséquences », a toutefois estimé le procureur. Le tribunal l'a plusieurs fois questionné sur le discernement du public devant un clip si réaliste. Comment être sûr que certains internautes n'y verraient pas « un appel à la violence » ? l'a interrogé le président, citant ensuite un passage de la chanson appelant à tuer « des bébés blancs ».
« Je compte sur le fait que ce soit trop gros pour être vrai », a répondu le rappeur.
Son clip «Pendez les Blancs» avait provoqué un tollé au sein du gouvernement et conduit à l'ouverture d'une enquête du parquet de Paris e septembre. Dans sa vidéo de plus de neuf minutes tourné à Noisy-Le-Grand, en Seine-Saint-Denis, on voit Nick Conrad allumant un cigare en toute décontraction. En arrière-plan, un Blanc pendu se balance au bout d'une corde, puis la chanson «PLB» démarre. Dans une des séquences suivantes, Nick Conrad enfonce un revolver dans la bouche d'un Blanc séquestré dans un coffre de voiture, avant de lui tirer dessus.
« Ce morceau, c’est un miroir »
Dans son texte, le rappeur appelle notamment à tuer «des bébés blancs» : «Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands», chante-t-il. Face à la polémique, le rappeur s’était expliqué au Parisien : «Ce clip, ce n’est que de la fiction, j’ai voulu inverser les rôles de l’homme blanc et de l’homme noir». Des arguments réitérés ce mercredi par son avocat.
« Ce morceau, c’est un miroir, une réponse aux injustices vécues par ma communauté depuis l’esclavage. Je me suis inspiré de mon expérience personnelle et de ce que j’observe dans mon quotidien en tant qu’artiste. J’ai cette impression que l’homme noir doit toujours faire plus d’efforts pour s’intégrer et rentrer dans le moule que veut lui imposer la société » avait-il déclaré dans nos colonnes.
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