Le gouvernement japonais a approuvé, mardi 18 décembre, un plan de défense quinquennal prévoyant l'entrée en service de deux porte-avions, ce qui sera une première pour la marine japonaise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Initialement conçus pour des manœuvres d'hélicoptères, ces bâtiments seront adaptés pour emporter des avions furtifs américains que le Japon a décidé d'acheter. Tokyo justifie cette approche par la présence militaire croissante de la Chine dans la région mais, selon l'opposition japonaise, cette décision irait à l'encontre de la Constitution pacifiste en vigueur dans ce pays depuis 1947.
Officiellement, la marine japonaise parle de destroyers porte-hélicoptères quand elle évoque ses bâtiments de la classe Izumo, des navires d'un tonnage de 27 000 t en opération. Des bâtiments plus gros que les Mistrals français qui intéressaient un temps la Russie. A ce jour, les forces d'auto-défense japonaise possèdent deux unités de ce type. Dans un premier temps, ces bateaux pourraient être transformés en « porte-avions » avant le développement éventuel de nouveaux navires.
Faire face à la menace chinoise
Aujourd'hui, ces bateaux -équipés d'un pont d'envol de 248 mètres- emportent seulement des hélicoptères et leurs missions sont présentées comme défensives : patrouille maritime, assistance en mer, et lutte anti-sous-marine, mais avec des avions de combat furtifs comme le F-35 à décollage court et atterrissage vertical (STOL) de fabrication américaine, la marine japonaise accèdera à de réelles capacités offensives, puisque cet avion a été conçu dès l'origine comme un avion d'attaque (programme Joint Strike Fighter).
Les navires, eux, devront être adaptés: des travaux sont à prévoir, selon les estimations. Les porte-avions pourraient être prêts en 2024 mais rappelons que dès la conception de l'Izumo, il avait été prévu que ces bateaux de guerre emportent des chasseurs de la taille du F35 afin de disposer d'une base en mer en cas de dommages à terre, expliquait alors la défense japonaise.
Une centaine d'autres F-35, achetés aux Etats-Unis ou produits en partie par l’industrie de défense japonaise seront employés par l'armée de l'air japonaise. La Marine prévoit aussi d'aligner 20 à 25 sous-marins opérationnels pour faire face à la menace chinoise. Le plan sur cinq ans annoncé cette semaine englobe enfin des mesures dans le secteur de la cyber-sécurité et de la surveillance spatiale, pour un budget total d'environ 215 milliards d'euros.
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