L’escalade de l’intimidation entre les Etats-Unis et la Corée du Nord a franchi un nouveau palier mardi. Après des révélations sur la capacité potentielle de Pyongyang à tirer des missiles équipés de bombe nucléaire, le président américain Donald Trump a répondu du tac au tac, et avec une virulence rare, avertissant son adversaire qu’il risquait une réplique militaire d’une puissance historique. Alors que les experts estimaient jusqu’à présent que l’armement nord-coréen était encore loin de pouvoir représenter une menace directe sur les Etats-Unis, la donne changerait considérablement si les 30 à 60 ogives nucléaires dont disposerait la Corée du Nord pouvaient être envoyées sur une longue distance.
On savait que la Corée du Nord avait déjà testé plusieurs engins atomiques, et réussi deux lancements de missiles balistiques intercontinentaux. Mais ce que révèle un rapport secret d’experts du renseignement américain, c’est que Pyongyang aurait désormais réussi à miniaturiser ses bombes afin de pouvoir les larguer sur une longue distance, indique notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier.
Alors que Donald Trump s’est déjà engagé dans une confrontation désordonnée, le rapport de force ne serait plus le même si la Corée du Nord devenait effectivement une puissance nucléaire à part entière.
Réplique immédiate
Excédé, le président américain a choisi de répliquer immédiatement avec des mots qui ne laissent pas augurer d’un apaisement de la situation avec son homologue Kim Jong-un. « Il a proféré des menaces bien trop graves. Il leur sera répondu par le feu, la colère, et franchement, avec une puissance telle que le monde n’en a jamais vu. »
Alors que le Conseil de Sécurité de l’ONU avait encore renforcé ses sanctions il y a quelques jours, c’est bien à un tête-à-tête Etats-Unis/Corée du Nord auquel on assiste. Mais si l’on ignore encore si les côtes ouest-américaines pourraient être bientôt réellement menacées, Trump semble faire fi de l’équilibre fragile de cette partie de l’Asie, où le Japon et surtout la Corée du Sud seraient encore plus en danger, et où la Chine continue de jouer sa propre partition.
De son côté, le président sud-coréen a appelé à une révision complète et approfondie de l’armée de son pays, rapporte notre correspondant à Séoul, Louis Palligiano. Moon Jae-in souligne un besoin « urgent » de renforcer ses capacités de défense contre l'évolution des technologies nucléaire et balistique en Corée du Nord. La politique de la main tendue de Séoul en direction de son turbulent voisin ne semble plus d’actualité.
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