C'est l'attentat terroriste le plus meurtrier qu'aient connu les États-Unis depuis le 11 septembre, pourtant un certain nombre de chefs d'État africains se sont fait remarquer par leur silence. Revue non-exhaustive des hommages rendus, ou non, plus de 48 heures après le drame.
Le président gabonais est l’un des premiers chefs d’État africains à avoir réagi sur son compte Twitter, à l’annonce de la fusillade qui a fait quarante-neuf morts dans la nuit de samedi à dimanche à Orlando, en Floride. « Je condamne fermement le drame survenu ce jour à Orlando. Nos pensées vont vers les victimes et leurs familles », a déclaré Ali Bongo Ondimba, le 12 juin, sur le réseau social.
" Je condamne fermement le drame survenu ce jour à Orlando. Nos pensées vont vers les victimes et leurs familles."
En Afrique de l’Ouest, région frappée à plusieurs reprises par des attentats terroristes, les présidents ivoirien, sénégalais, malien et nigérien n’ont pas réagi à celui d’Orlando, que ce soit au travers de leurs comptes officiels sur les réseaux sociaux ou par voie de communiqué.
En Afrique anglophone, le président du Nigeria est l’un des seuls à avoir exprimé ses condoléances au président Obama, à travers un communiqué publié par son conseiller spécial en communication, Femi Adesina, sur Facebook, lundi 13 juin en début de soirée. « Le président Muhammadu Buhari condamne cette attaque terroriste », qu’il qualifie de « criminelle » et de « lâche ».
Dans une lettre adressée à l’ambassadeur des États-Unis au Nigeria, James Entwitstle, le chef d’État nigérian a exprimé « sa compassion la plus sincère » à l’égard du président Obama et du peuple américain, insistant sur la nécessité des États touchés par le terrorisme de se serrer les coudes et de coopérer.
Réaction unanime du Maghreb
Au Maghreb, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont unanimement condamné l’attaque terroriste. « C’est avec stupeur que j’ai appris l’horrible massacre qui a fait des dizaines de morts et de blessés dans la ville d’Orlando », qualifiant cette attaque de « crime barbare », a fait savoir le président Bouteflika dans un message de condoléances adressé dimanche 12 juin à son homologue américain.
Mohammed VI profondément indigné
Dans un communiqué publié dimanche après-midi par l’agence de presse marocaine officielle, le roi Mohammed VI a adressé le même message de condoléances et de compassion au président Obama, exprimant sa « profonde indignation » face à « l’odieuse agression criminelle qui a visé la ville d’Orlando ».
En Tunisie, également la cible de plusieurs attentats terroristes, le parti Ennahdha et l’ancien président Moncef Marzouki ont condamné l’attaque. « La tuerie d’Orlando aux États-Unis est autant condamnable que toutes celles perpétrées au Bardo, à Fallouja, à Idleb, ou que toutes les prochaines tragédies », a déclaré ce dernier sur sa page Facebook, évoquant la possibilité d’autres attentats terroristes à venir.
Outre « le prix payé par des innocents », ces attaques ont pour conséquence d' »attiser le feu, que personne ne pourra plus maîtriser et dans lequel nous périrons tous », a lâché l’ancien président tunisien.
À travers un communiqué publié sur la page Facebook du parti, le président d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, a présenté ses condoléances aux familles de victimes et au peuple américain. « Ennahdha condamne cette attaques terroriste qui enfreint les valeurs de l’Islam, viole ses enseignements », poursuit le communiqué, insistant sur le fait que « l’auteur ne représente pas les Musulmans ».
Le caractère homophobe de la fusillade éclipsé
Parmi les dirigeants et chefs d’État qui se sont exprimés, aucun n’a souligné le caractère homophobe de cette attaque revendiquée par le groupe terroriste État islamique (EI), qui dans un bulletin diffusé le 13 juin sur sa radio officielle a clairement indiqué son intention. C’est l’attaque la plus meurtrière jamais perpétrée contre les homosexuels, fréquemment pris pour cible. Le lieu, le Pulse, l’un des clubs gays les plus fréquentés de Floride, n’avait pas été choisi au hasard.
Selon la presse américaine, le tueur, Omar Mateen, un Américain d’origine afghane né à New York et âgé de 29 ans, connaissait très bien les lieux pour s’y être fait déjà remarquer à plusieurs reprises. Abattu par la police lors de l’assaut, il avait déjà fait l’objet d’enquêtes du FBI, soupçonné de liens avec les terroristes de l’EI.
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