De la prison pour les responsables de réseaux sociaux qui ne retirent pas assez vite les contenus violents, comme des faits qui relèvent du terrorisme. C’est la loi que le Parlement australien a adopté jeudi 4 avril, moins d’un mois après l’attaque de mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par un suprémaciste blanc australien qui a tué 50 personnes. Ce carnage avait été diffusé en direct sur Facebook par le meurtrier.
La loi vise les images ou vidéos d'attaques terroristes, de meurtres, de viols ou d'enlèvements. Les entreprises de réseaux sociaux qui ne les retirent pas suffisamment vite risquent une amende allant jusqu’à 10% de leur profit annuel, et leurs responsables encourent jusqu’à trois ans de prison. Ces entreprises doivent aussi contacter la police quand elles détectent des contenus illégaux.
L’opposition travailliste a voté ce texte proposé par les conservateurs au pouvoir, tout en assurant qu’elle le modifierait en cas de victoire aux élections de mai prochain, car il ne traite pas la question des discours de haine. Certains députés estiment d'ailleurs que le gouvernement a rapidement fait passer cette loi pour éviter de s'attaquer aux racines du massacre de Christchurch : l'islamophobie, le sectarisme.
Une loi élaborée « sans concertation »
La loi a été, de fait, très critiquée, les entreprises comme Google ou Facebook déplorent qu'elle ait été élaborée sans concertation, pour un problème complexe du fait de la masse d’informations chargées chaque seconde sur les plateformes. L’association des barreaux australiens craint elle que la loi ne serve à faire taire les lanceurs d’alertes et débouche sur une censure des médias.
Enfin, le texte reste flou sur le temps imparti aux entreprises pour retirer les contenus. Ce sera un jury qui décidera si elles ont été suffisamment rapides, ce qui peut conduire à de longues batailles juridiques.
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