Le leader nationaliste Aye Maung a été condamné à 20 ans de prison à Sittwe, la capitale de l’Etat de l’Arakan, dans l’ouest de la Birmanie, lieu de la répression de l’armée birmane contre la minorité musulmane des Rohingyas.
Avec notre correspondante à Rangoun,Eliza Hunt
Aye Maung a été reconnu coupable de haute trahison, après avoir critiqué le gouvernement birman dans un discours. Selon Rangoun, en janvier 2018, Aye Maung aurait déclaré ceci : « Les Arakanais sont perçus comme des esclaves par la majorité ethnique bamar du pays, ils n’ont pas les mêmes droits que les autres. »
Le leader nationaliste aurait aussi appelé la foule à profiter de la faiblesse du gouvernement et à se battre pour la souveraineté de l’Etat de l’Arakan, faisant allusion au combat armé. Un discours dans la ville de Mrauk U, où des manifestations avaient fait le lendemain sept morts parmi l’ethnie arakanaise, tués par la police, signe des tensions grandissantes.
Regain de tensions
Le verdict contre Aye Maung, connu aussi pour ses discours anti-rohingyas, était donc très attendu et des centaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal ce mardi matin. Un verdict qui pourrait accroître le soutien à la guérilla de l’Arakan Army, alors que les tensions sont déjà fortes dans la région.
Ces derniers mois, les combats se sont intensifiés entre la rébellion et l’armée birmane touchant dernièrement la ville de Mrauk U, site touristique de l’Arakan. Il y a deux semaines, ce sont neuf policiers qui ont été tués par les rebelles arakanais. Des combats causant la fuite de milliers de civils, blessant certains d’entre eux, et alors que l’accès humanitaire a été restreint sur place.
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