La Cour suprême birmane a rejeté l'appel formé par les deux journalistes birmans de Reuters emprisonnés depuis décembre 2017, un recours qui visait à annuler leur condamnation pour avoir enfreint la loi sur les secrets d'État. Un nouveau revers pour les deux journalistes, qui ont toujours clamé leur innocence.
À l'annonce de la décision des juges, un des avocats des journalistes a vivement réagi : « Wa Lone et Kyaw Soe Oo n'ont commis aucun crime et rien ne vient prouver qu'ils en aient commis un. » Car il faut le rappeler : les deux journalistes birmans de Reuters dorment derrière les barreaux depuis 16 mois. Kyaw Soe Oo et Wa Lone enquêtaient sur un massacre de Rohingyas, dans un village au nord de l'État de l'Arakan, quand ils ont été arrêtés en 2017.
Des journalistes récompensés par le prix Pulitzer et l’Unesco
Les deux journalistes sont accusés par les autorités birmanes d'avoir obtenu des documents classifiés sur des opérations militaires, dans cet État du nord-ouest du pays. Des accusations qu'ils ont toujours réfutées, affirmant avoir été piégés pour les empêcher de poursuivre leur enquête.
Une enquête pour laquelle ils viennent d'être récompensés par le prix Pulitzer, et distingués par l'Unesco qui leur attribuera début mai le prix mondial de la liberté de la presse.
Les deux journalistes birmans peuvent encore déposer deux autres recours auprès de la Cour suprême, mais il est peu probable qu'ils le fassent, selon certaines sources proches du dossier : ils miseraient davantage sur une grâce présidentielle. Ils espèrent un soutien de la cheffe de facto du gouvernement, Aung San Suu Kyi, qui continue pourtant de rester sourde à leurs appels.
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