Le président brésilien vient de remporter une victoire politique importante. Les partisans de Michel Temer ont obtenu un nombre de voix suffisant pour rejeter la mise en accusation pour corruption qui le vise. L'opposition n'est pas parvenue à rassembler la majorité des deux tiers nécessaire pour permettre son inculpation.
En dépit d’une cote de popularité de 5%, Michel Temer a obtenu le soutien de la Chambre des députés, qui a rejeté les accusations de corruption formulées par le parquet.
Au terme d’une session marathon, et parfois chahutée, l’opposition n’a receuilli la majorité des deux tiers dont elle avait besoin pour que la Cour Suprême soit saisie de l’affaire. Les partisans de Michel Temer ont quant eux fait le plein des voix, ce qui leur permet de bloquer la procédure engagée contre Michel Temer, assurant à ce dernier une belle victoire politique.
L’affaire qui a ébranlé le Brésil depuis trois mois est donc officiellement classée. La plupart des députés qui se sont rangés aux côtés du président ont invoqué la situation économique, le besoin de stabilité politique, et leur soutien aux réformes engagées par le gouvernement.
Les députés évangéliques ont également proclamé leur solidarité en faveur du chef de l’Etat, tout comme les représentants du lobby agricole, qui exercent une forte influence au Congrès.
Parmi les députés qui ont rejeté les accusations de corruption contre Michel Temer, figure également Paulo Maluf, un vétéran de la politique brésilienne, lui-même poursuivi à plusieurs reprises pour corruption, et qui vient d’être condamné à 3 ans de prison par un tribunal français pour blanchiment d’argent.
?Temer, un an de présidence éclaboussée par des scandales
Celui qui a contribué à la chute de sa colistière Dilma Rousseff en mai 2016 a été investi président en août l'an dernier. Michel Temer a alors lancé un plan d'austérité avec le gel des dépenses publiques sur 20 ans pour tenter de redresser l'économie.
Mais depuis son élection, les scandales se sont multipliés, avec des affaires de corruption qui ont d'abord écarté Eduardo Cunha, le président de la Chambre des députés. En avril, la Cour suprême a autorisé l'ouverture d'enquêtes contre huit ministres de Temer et des parlementaires en lien avec le scandale de corruption du géant Petrobras.
Mais la descente pour Michel Temer s'est opérée brutalement en mai dernier, lorsqu'une vidéo compromettante est mise en ligne par le journal O Globo. « Je ne démissionnerai pas »a-t-il martelé le 18 mai. Le lendemain, la Cour suprême ouvrait une enquête contre lui pour corruption passive, et en juin le procureur Rodrigo Janot lançait une accusation formelle contre le président, une première au Brésil.
La semaine dernière, sa cote de popularité a chuté à 5%, un taux historiquement bas. Pour tenter de préserver son pouvoir, il a dû manœuvrer auprès de députés indécis, et sera politiquement très fragilisé.
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