Ciblée par des sanctions américaines depuis le 2 septembre, la procureure de la Cour pénale internationale a vu plusieurs de ses comptes gelés par l’administration Trump.
Le travail de la CPI constitue-t-il une « véritable menace à la sécurité nationale » des États-Unis ? C’est du moins le sentiment du président Donald Trump. Le 11 juin dernier, il ouvrait la voie à l’imposition de sanctions contre le personnel de la Cour de la Haye – une première.
Une décision provoquée par la possible enquête de la CPI sur des crimes potentiellement commis en Afghanistan, qui pourrait mettre en cause l’armée américaine. « Ce n’est pas une enquête de justice. C’est de la persécution contre nos ressortissants, déclarait le secrétaire d’État Mike Pompeo en juin. Nous savons que la CPI et le bureau de la procureure sont concernés au plus haut niveau par des faits de corruption et de fautes graves », ajoutait-il, sans donner plus de précisions sur ces accusations.
C’est sa procureure Fatou Bensouda et un membre de son équipe, le lesothan Phakiso Mochochoko, qui seront finalement visés par ces sanctions, qui comprennent le gel de leurs avoirs aux États-Unis et une interdiction de voyager.
Compte bancaire gelé
Le compte que possède Fatou Bensouda auprès de la Caisse fédérale de crédit des Nations unies, réservée au personnel de l’ONU et des organisations qui lui sont liées, a immédiatement été gelé. Ses cartes bancaires liées au système monétaire américain ont également été désactivées.
« Certaines banques n’ont pas forcément l’obligation de respecter le décret et les sanctions américaines, mais elle ont tendance à faire du zèle pour éviter toute complication », regrette un proche de Fatou Bensouda. Des virements effectués d’une banque à une autre ont ainsi été renvoyés , et des transactions en dollars bloquées.
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