Un geste qu'ils ne comprennent toujours pas. Les habitants de Saint-Vallier, dans la Drôme, peinent à expliquer comment l'un des leurs, Damien Tarel, a pu s'en prendre mardi à Emmanuel Macron.
Une gifle portée spontanément à en croire le Drômois de 28 ans, en couple et sans enfants. Ce dernier a expliqué aux enquêteurs avoir "agi d'instinct et 'sans réfléchir' pour exprimer son mécontentement", selon le procureur de la République de Valence Alex Perrin. La préméditation n'a d'ailleurs pas été retenue à ce stade par le parquet.
"Ce n'est vraiment pas quelqu'un de violent"
"Je ne comprends pas le geste qu'il a eu envers le président", déclare sur BFMTV Stéphane, une connaissance du jeune homme qu'il présente comme "quelqu'un de très gentil".
Aurélien, l'un de ses amis, confie à BFMTV ne pas avoir reconnu sur les images celui qu'il voit et fréquente régulièrement: "Ce n'est pas dans ses habitudes, ce n'est vraiment pas quelqu'un de violent."
Interpellé juste après l'agression, Damien Tarel a été placé en garde à vue aux côtés de son ami Arthur C., "célibataire, sans enfant, intérimaire" chez qui les enquêteurs ont pu retrouver des armes ainsi qu'un exemplaire de Mein Kampf, le pamphlet d'Adolf Hitler.
"Ce sont des gens calmes, polis, et pas violents", soutient malgré tout l'un de leurs amis dans les colonnes du Parisien. Selon lui les deux individus ne sont rattachés à aucune étiquette politique et "piochent leurs idées un peu partout, chez les communistes, à droite aussi, à gauche…".
Amoureux de l'art médiéval
Damien Tarel a néanmoins expliqué lors de sa garde à vue être "proche de la mouvance des gilets jaunes" et avoir "des convictions politiques traditionnelles de droite ou d'ultra droite sans être membre d'aucun parti ni militantisme exprimé". Son activité sur les réseaux sociaux montre effectivement que le jeune homme suit plusieurs comptes d'extrême droite. En parallèle, il est abonné à des chaînes consacrées à l'histoire médiévale, une passion qu'il a transfiguré en une association d'arts martiaux historiques à Saint-Vallier.
"C'est quelqu'un qui aimait sa ville, qui avait envie de développer l'art médiéval à Saint-Vallier", explique Stéphane sur BFMTV.
"La gifle aussi, c’est plutôt un soufflet de chevalier: peut-être qu’il a voulu exister en face de cet autre jeune qu’est le président de la République", avance la mère d'un de ses amis dans le Parisien pour qui ce geste n'a rien de politique.
Un proche du jeune homme confie cependant au journal que Damien et Arthur C. reprochaient notamment à Emmanuel Macron d'avoir déclaré qu'il n'y avait "pas une culture française". Une phrase prononcée lors de la campagne présidentielle de 2017 et qui avait alors fait réagir chez les élus de droite et d'extrême droite.
"Un garçon très respectueux"
Le passionné de combats médiévaux s'intéresse également aux jeux de plateau et de figurines, une autre activité pour laquelle il a également fondé une association fréquentée par plusieurs personnes férues de culture geek.
"C’est un garçon très respectueux, un peu timide mais spontané, sensible", assure de son côté Jérôme Lauzel, organisateur de conventions mangas dans lesquelles il œuvrait en tant que bénévole.
Damien Tarel sera présenté à un juge ce jeudi matin avant d'être jugé en comparution immédiate dans l'après-midi. Son camarade Arthur C. va quant à lui se voir délivrer une convocation en justice pour la fin du second semestre 2022 pour s'expliquer sur les armes détenues illégalement" trouvées à son domicile, a précisé le magistrat.
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