Pour le moment, l’Allemagne a donné trois systèmes de défense aérienne à l’Ukraine, ce qui correspond environ à 25 % de ses capacités dans ce domaine. Un quatrième pourrait suivre, d’après les annonces faites lors du dernier sommet de l’Otan, à Washington, le 10 juillet dernier.
Seulement, étant donné que son territoire pourrait être une zone de transit et un centre logistique majeur en cas de conflit, l’Allemagne doit renforcer significativement sa défense aérienne, conformément aux nouveaux plans de défense de l’Otan. Selon Tagesschau, la Bundeswehr doit quadrupler ses capacités dans ce domaine afin d’être en mesure de protéger les infrastructures critiques.
Aussi, le ministère allemand de la Défense a été autorisé par la commission des Finances du Bundestag [chambre basse du Parlement] à commander un total de huit systèmes Patriot PAC-3 pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Une première commande a été notifiée en mars et la seconde l’a été le 11 juillet dernier, d’après un communiqué publié par le groupe américaine RTX [ex-Raytheon].
Par ailleurs, en janvier, l’Agence Otan de soutien et d’acquisition [NSPA] a commandé, auprès d’une coentreprise formée par MBDA Deutschland et Raytheon, un total de 1000 missiles intercepteurs GEM-T [Guidance enhanced missile] destinés aux systèmes Patriot mis en œuvre par quatre membres européens de l’Alliance, à savoir les Pays-Bas, l’Espagne, la Roumanie et l’Allemagne. Le tout pour un montant d’environ 5 milliards d’euros, sous réserve que toutes les options soient levées.
Mais l’Allemagne n’entend pas en rester là. En effet, d’après un avis publié par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], Berlin a demandé l’autorisation d’acquérir jusqu’à 600 missiles intercepteurs Patriot PAC-3 MSE [Missile Segment Enhancement] auprès de Lockheed-Martin. La valeur de ce contrat potentiel est estimé à 5 milliards de dollars [soit environ 4,5 milliards d’euros].
Cette vente potentielle, qui doit obtenir l’aval du Congrès [ce qui n’est qu’une simple formalité] « consolidera la politique étrangère des États-Unis en renforçant la sécurité d’un allié de l’Otan, qui est aussi une force importance pour la stabilité économique et polique en Europe », a justifié la DSCA. Elle « améliorera les capacités de l’Allemagne à faire face aux menaces présentes et futures tout en augmentant les capacités défensives de ses forces armées », a-t-elle ajouté.
À noter que, selon l’avis de la DSCA, l’Allemagne a demandé des compensations. Un accord devra donc être trouvé « lors des négocations entre l’acheteur et l’entrepreneur », souligne-t-il.
Pour rappel, le MSE est une évolution du missile intercepteur PAC-3. De type « hit to kill » [c’est à dire qu’il détruit sa cible par impact], il affiche une portée plus importante [+50 %] tout étant plus « manœuvrable ». L’Allemagne avait envisagé de s’en doter dans le cadre de son programme TLVS [Taktischen Luftverteidigungssystems], lequel devait reposer sur le système MEADS qui, développé par Lockheed-Martin ainsi que par les filiales allemande et italienne de MBDA, a finalement été abandonné.
Reste à voir quand ces missiles PAC-3 MSE seront livrés à l’Allemage, alors qu’ils font l’objet d’une forte demande [15 pays en utilisent…]. D’après Defense News, Lockheed-Martin a prévu de porter sa capacité de production à 650 exemplaires par an d’ici 2027.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article