En Pologne, des militants anti-avortement souhaitent supprimer l'IVG en cas de malformation du fœtus.
Nouvel assaut contre le droit à l'IVG. Ce jeudi 30 novembre 2017, des militants anti-avortement ont déposé un projet d'amendement réclamant la suspension de l'un des critères permettant d'avoir accès à une interruption volontaire de grossesse (IVG) en Pologne.
Soutenu par Andrzej Duda (le président polonais) et par Beata Szydlo (la première ministre du pays), cette proposition voudrait, concrètement, supprimer le droit à l'avortement lorsque le fœtus souffre d'une malformation.
En Pologne, actuellement, 96 % des interruptions volontaires de grossesse réalisées dans le cadre légal concernent des fœtus atteints de trisomie 21 - ce qui représente 1041 IVG chaque année. Qualifiée d' « avortement eugénique » par ses opposants, cette pratique est directement visée par la proposition d'amendement de l'organisation Zatrzymaj aborcje - « Stop avortement » en V.F.
100 000 À 150 000 AVORTEMENTS CLANDESTINS OU À L'ÉTRANGER CHAQUE ANNÉE
« Nous voulons amender la loi en vigueur en Pologne en supprimant l'un des trois critères autorisés » a expliqué la responsable de l'organisation (proche de l'église catholique) à nos confrères de l'AFP. « Plus de 830 000 personnes, un chiffre record, ont signé le projet. »
Après l'Irlande et Malte, la Pologne dispose de la troisième loi en matière d'avortement la plus restrictive en Europe. Si cet amendement était effectivement voté, les Polonaises n'auraient plus que deux possibilités pour bénéficier d'une interruption volontaire de grossesse légale : un danger pour la santé de la mère, ou une grossesse résultant d'un viol ou d'un inceste.
D'après certaines associations nationales, chaque année, 100 000 à 150 000 femmes en Pologne subiraient un avortement clandestin ou se rendrait à l'étranger afin de bénéficier d'une IVG.
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