Un juge fédéral de Caroline du Nord, aux Etats-Unis, a approuvé ce lundi 21 août l'extradition vers l'Espagne d'un ex-colonel salvadorien accusé de crimes de guerre pendant le conflit qui a ravagé le Salvador entre 1980 et 1992. L'ex-vice ministre de la Défense, Inocente Montano, actuellement en détention aux Etats-Unis pour immigration frauduleuse, est accusé par la justice espagnole d'avoir fait partie de la cellule de l'armée qui avait commandité entre autres l'assassinat de cinq prêtres jésuites espagnols à l'université de San Salvador en novembre 1989.
Pour la justice espagnole, le vice-ministre de la Défense Inocente Montano figurait parmi les commandants du bataillon « Atlacatl » de l'armée salvadorienne.
Ce dernier avait ordonné, à l'aube du 16 novembre 1989, l'assassinat de cinq prêtres jésuites espagnols, d'un prêtre salvadorien, de la cuisinière et de sa fille, à l'Université d'Amérique centrale de San Salvador.
C'est en 2008 que deux avocats espagnols ont porté plainte contre Montano pour crimes contre l'humanité, des crimes imprescriptibles en droit international.
Arrêté aux Etats-Unis en 2011
En 2011, le juge Eloy Velasco, de l'Audience nationale, la plus haute instance judiciaire espagnole, avait réclamé son extradition pour qu'il soit jugé en Espagne.
A l'époque, le Salvador était dans l'incapacité de juger l'ex-ministre. Une loi d'amnistie de 1992, finalement abrogée en 2016, empêche le pays de réclamer l'extradition d'Inocente Montano.
Toujours en 2011, M. Montano avait été localisé aux Etats-Unis. Les autorités migratoires trouvaient alors le moyen de le placer en détention pour fraude.
Vers une extradition en Espagne
Sur le formulaire d'entrée aux Etats-Unis, à la question « Avez-vous commis des crimes de guerre ? », Montano avait coché la case « non ». Il a été condamné à 21 mois de prison pour avoir menti aux autorités migratoires.
C'est ce que les Américains appellent la méthode « Al Capone », célèbre gangster américain des années 1920 qui n'avait été arrêté que pour évasion fiscale, mais jamais pour crimes de sang.
La décision d'extrader Inocente Montano vers l'Espagne est désormais entre les mains du département d'Etat américain, qui devrait l'approuver dans les prochaines semaines.
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