Google fait partie de ces rares entreprises à s'être imposé dans le vocabulaire courant et dans les dictionnaires. Son moteur de recherche domine à ce point le marché qu'en anglais to google est devenu synonyme de « faire une recherche sur Internet » voire d'Internet tout court. Mais ce quasi-monopole dont jouit Google depuis bientôt 20 ans, est-ce que l'entreprise le doit aux qualités de son produit ? Ou bien a-t-elle abusé de sa position sur le marché pour favoriser son offre et décourager la concurrence de manière déloyale ?
C'est à cette question épineuse que devra répondre un juge fédéral qui présidera les audiences devant une Cour de Washington. Depuis trois ans et sous deux administrations différentes, le ministère de la Justice enquête pour montrer que Google a tout fait pour être le moteur de recherche par défaut, écarter de potentiels concurrents et s’accaparer 90% du marché. Le patron de Google et les principaux dirigeants de l’entreprise devraient témoigner durant les 10 semaines que le procès est prévu pour durer, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin.
Windows
On connait déjà leur ligne de défense : rien d’illégal n’a été fait et le succès vient de l’amélioration constante de la qualité des services offerts par l’entreprise. Ce n’est pas l’avis de la concurrence ou ce qu’il en reste. L’un des dirigeants de DuckDuckGo, un moteur de recherche qui met l’accent sur la protection de la vie privée, explique qu’il faut 15 étapes à un utilisateur pour que le service devienne le moteur de recherche par défaut sur les téléphones Androïd de Google.
Ce procès est le premier de cette ampleur au XXIeme siècle et il rappelle forcément celui mené il y a 25 ans contre Microsoft, accusé à l'époque d'abus de position dominante sur le marché de l'informatique avec son système d'exploitation Windows.
Mais, à l'époque, Microsoft apparaissait comme l'unique colosse du secteur quand Google ne domine plus aujourd'hui qu'une poche d'un espace numérique devenu protéiforme. Il n'y a plus un géant, mais des géants... et tous ne sont pas Américains. En 1998, Microsoft fut reconnu coupable, mais réussit à éviter la dislocation en appel.
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