Si plusieurs pays d’Amérique latine n’ont pas encore totalement aboli la peine de mort, aucun d’entre eux n’y a recours depuis plusieurs années. Pourtant, au Guatemala, certains secteurs de la société exigent que la peine capitale soit réactivée.
Face à une violence à laquelle ils sont confrontés quotidiennement, des Guatémaltèques appellent à réutiliser la peine de mort. En effet, depuis le début de l’année, le pays a enregistré plus de 3 000 assassinats, attribués principalement aux narcotrafiquants et surtout aux Maras, des gangs de jeunes qui terrorisent la population.
Il y a dix jours encore, un groupe appartenant à la Mara Salvatrucha a attaqué un hôpital de la capitale pour libérer l’un de ses membres, qui avait été transféré de sa prison pour y subir des examens médicaux. La fusillade avait fait sept morts et douze blessés.
Suite à cette attaque, qui a une nouvelle fois choqué la population, des mouvements de droite comme le Front de convergence nationale, du président Jimmy Morales, et le parti de Zury Ríos, la fille de l’ex-dictateur Rios Montt, ont appelé les Guatémaltèques à manifester dans les rues de la capitale avec pour mot d’ordre: rétablir la peine de mort pour garantir « le droit à la vie ».
Aucune peine capitale prononcée depuis 2000
La peine de mort pour des délits graves existe toujours au Guatemala. Elle est prévue par la Constitution. Cependant, elle a été appliquée pour la dernière fois en 2000. Depuis, elle a été suspendue en raison d’un vide juridique créé par le président de l’époque, Alfonso Portillo, qui avait dérogé le décret sur la grâce présidentielle. A partir de là, la Cour Suprême a commué provisoirement la peine de mort en peine de prison.
Pour la rétablir, il faudrait remettre en vigueur ce décret qui permet au président de suspendre ou non l’exécution capitale. Dans ce cas, l’autorité compétente est le Congrès, où plusieurs initiatives ont déjà été présentées pour justement réactiver la peine de mort.
Les députés divisés sur la question
Au sein de la société, il semblerait qu’une majorité de Guatémaltèques soit en faveur de la peine de mort. Ils pensent que cette mesure peut mettre un frein à la violence.
Du côté du Congrès, les députés sont divisés. Près de la moitié d’entre eux appuie la peine de mort, alors qu’un tiers des législateurs se prononce ouvertement pour son abolition. Ils considèrent en effet que cette mesure n’est pas dissuasive et qu’elle ne va en aucun cas résoudre les problèmes de violence qui secouent chaque jour davantage le Guatemala.
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