François Thierry a été mis en examen, jeudi, pour « complicité de détention, de transport et d'acquisition de stupéfiants, ainsi que pour complicité d'exportation de drogue en bande organisée ». Pour les juges qui instruisent ce dossier, l'ancien patron des « stups » a laissé entrer en France de grandes quantités de stupéfiants sans en informer totalement l'autorité judiciaire.
Lorsqu'en octobre 2015, les enquêteurs des douanes mettent la main sur sept tonnes de cannabis dans un quartier huppé de Paris, ils pensent avoir mis au jour un important réseau de trafic de stupéfiants.
En fait, les douanes françaises viennent de mettre un coup d'arrêt à une opération secrète menée par la police, et plus précisément par l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants.
L'Octris a supervisé l'importation de la drogue avec l'aide d'un trafiquant chevronné qui travaille pour les services, Sofiane Hambli. L'idée est de suivre l'écoulement de cette drogue et d'infiltrer ainsi les réseaux.
Initiative personnelle
Pour les enquêteurs et les juges d'instruction, le patron de l'Octris, François Thierry, a mené cette affaire personnellement, opérant lui-même son indic - son « tonton », comme on dit dans le langage policier - mais sans prévenir totalement l'autorité judiciaire, notamment sur le volume importé : plus de 15 tonnes de drogue, selon l'enquête.
François Thierry le dément et son avocat assure que le parquet de Paris était parfaitement au courant de l'opération. Maitre Szpiner parle d'une « mise en examen injuste, hypocrite et scandaleuse ».
Au-delà des méthodes controversées, l'affaire révèle les rivalités entre services. En l'occurrence entre les douanes et la police.
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