Nicolas Sarkozy a toujours tout nié en bloc : « Une fable », s'était-il emporté à la barre lors de son premier procès. Au cœur de l'affaire se trouve le financement de sa campagne présidentielle de 2012. L'ancien chef de l'État est accusé d'avoir fermé les yeux, tout en étant au courant que la société d'événementiel Bygmalion facturait à l'UMP, et sous divers intitulés, une partie des somptueux meetings du candidat Sarkozy.
Un tour de passe-passe puisque les dépenses de campagne n'étant pas réglées avec le budget du candidat, elles restaient inférieures au plafond autorisé par la loi. Mais en réalité, la campagne de Nicolas Sarkozy aura coûté près de 43 millions d'euros, le double du montant légal autorisé à l'époque.
Douze anciens cadres de campagnes rejugés aussi à Paris
Douze anciens cadres de sa campagne - membres de l'UMP à l'époque ou de la société Bygmalion - seront rejugés à Paris pour complicité de « financement illégal de campagne », mais aussi pour faux, escroquerie, abus de confiance ou complicité de ces infractions. Révélé deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, le scandale avait entraîné des déflagrations politiques en série à droite.
L'ex-chef de l'État, âgé de 68 ans, devrait être présent pour les temps forts du procès, après s'être fait épingler pour son absence en première instance par le parquet. Il ne s'était alors déplacé que le jour de son interrogatoire et la procureure y avait vu une « totale désinvolture », démontrant que le prévenu s'estimait « au-dessus de la mêlée ».
Une autre comparution pour corruption en 2025
En première instance, l'ancien président avait écopé d'un an de prison ferme pour financement illégal de campagne électorale. Une peine plus lourde que ce qui avait été requis par le parquet. À l'issue de cet appel, l'ancien président pourrait là encore écoper d'une peine plus lourde qu'en première instance.
Mais Nicolas Sarkozy est loin d'en avoir fini avec les tribunaux. Il comparaîtra notamment pour corruption en 2025 pour les soupçons de financement libyen de sa précédente campagne présidentielle, celle, victorieuse, de 2007, et a formé un recours contre sa condamnation en appel à trois ans de prison, dont une ferme, dans une affaire de corruption d'un haut magistrat. Il vient par ailleurs d'être inculpé début octobre dans un volet de l'affaire libyenne lié à la rétractation de l'intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.
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