
À la demande de l'Élysée, le préfet de police de Paris lui a accordé un port d'arme. Gérard Collomb jure qu'il n'était pas au courant.
C'est le principal point de friction entre le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, et le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, qui ont tous deux été auditionnés par la commission d'enquête parlementaire ce lundi. Questionné par les députés pour savoir comment Alexandre Benalla avait pu obtenir un port d'arme, le premier s'est défaussé sur le second. Le ministre de l'Intérieur a ainsi affirmé que son cabinet, comme celui de ses prédécesseurs, avait été sollicité par Alexandre Benalla, mais qu'une réponse négative lui avait été adressée, la dernière en juin 2017.
« Toutes ces demandes ont été refusées, car monsieur Benalla ne remplissait pas les conditions requises, l'exposition à des risques exceptionnels d'atteinte à sa vie, pour se voir délivrer une telle autorisation ministérielle », a dit le premier flic de France. Alexandre Benalla se serait alors tourné vers la préfecture de police de Paris, via un autre circuit : « Monsieur Benalla s'est vu délivrer une autorisation de port d'arme sur un autre fondement du Code de la sécurité intérieure, sans que mon cabinet n'en ait été avisé. Je l'ai découvert mercredi dernier », a précisé Gérard Collomb.
Benalla, coordonnateur des forces militaires et du GSPR ?
Nous avons mis la main sur ce document, daté du 13 octobre 2017, et étonnant à plus d'un titre. D'abord parce qu'il précise les fonctions exactes exercées par Alexandre Benalla auprès des services de la présidence de la République, à savoir « une mission de coordination de la sécurité, avec les forces militaires et le groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). » Une mention qui indique, de manière officielle, qu'Alexandre Benalla, un privé qui pourtant n'a pas le statut de policier, était au moins au même niveau que le GSPR dans la hiérarchie élyséenne...
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