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France : Trente ans de réclusion requis contre « l’empoisonneuse de Chambéry »

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France : Trente ans de réclusion requis contre « l’empoisonneuse de Chambéry »

L’avocat général s’est rangé derrière l’avis des experts psychiatriques ayant conclu à une « altération du discernement » chez Ludivine Chambet, qui devrait donc échapper à la prison à perpétuité.

« Je vous demande évidemment de déclarer Ludivine Chambet coupable de l’intégralité des faits qui lui sont reprochés. Je vous demande de la condamner à la peine de trente ans de réclusion criminelle. » Pierre Becquet n’a pas requis, lundi 22 mai, la peine maximale, à savoir la réclusion à perpétuité, qu’encourt Ludivine Chambet, l’aide-soignante accusée d’avoir empoisonné treize résidents – dont dix sont morts – de la maison de retraite où elle travaillait entre 2012 et 2013.

Dans son réquisitoire, l’avocat général a par ailleurs demandé au jury « d’ordonner à l’égard de l’accusée une mesure de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pendant dix ans », et « l’interdiction définitive d’exercer la profession d’aide-soignante ».

« Ludivine Chambet est une tueuse qui agit avec détermination, mais pour des motifs obscurs », a estimé Pierre Becquet dans son réquisitoire long de plus d’une heure et demie, au bout duquel il a consenti à « se ranger à l’avis des experts : Ludivine Chambet était consciente, mais son discernement était altéré. » Les différents collèges d’experts psychiatriques, au cours de l’enquête, avaient effectivement conclu que l’ancienne aide-soignante, aujourd’hui âgée de 34 ans, pouvait être « considérée comme atteinte d’un trouble psychique » ayant pu « altérer son discernement et le contrôle de ses actes » au moment des faits.

Une peine de trente ans d’enfermement constitue la peine maximale si le jury et la cour reconnaissent l’altération du discernement de l’accusée. « Vu la gravité des faits et le pronostic pessimiste qu’on peut tirer de tout ça, le maximum encouru devient également le minimum », a insisté Pierre Becquet, qui avait ouvert son réquisitoire par une mise en garde des jurés : « C’est difficile de regarder l’horreur en face, mais le pire, ce serait de passer à côté sans la voir. C’est un gros risque dans ce dossier si particulier. »

Les plaidoiries de Me Ségolène France et de Me Thomas Bidnic, les deux avocats de Ludivine Chambet, sont attendues dans l’après-midi. Les six jurés et les trois magistrats professionnels de la cour se retrouveront mardi pour délibérer, et rendre leur verdict dans la foulée.

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