Un enseignant-chercheur de l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne devait déposer plainte mardi 27 septembre auprès du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour abus d’autorité, violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, menaces, injures publiques et vol.
Guillaume Vadot, 28 ans, avait publié un témoignage sur les réseaux sociaux vendredi 23 septembre dans lequel il disait avoir été victime de violences policières la veille.
Lundi, lors d’une conférence de presse, ce militant du NPA est revenu sur les faits qui se seraient déroulés devant la gare de Saint-Denis, en marge d’une opération menée par une trentaine d’effectifs de la police nationale et de la sûreté ferroviaire.
« On entendait des cris stridents d’une dame noire d’environ 45 ans, menottée. Elle criait de douleur, relate Guillaume Vadot. J’ai eu un réflexe banal, j’ai filmé. Un agent de police m’a dit que je n’avais pas le droit de filmer dans l’enceinte d’une gare. Je suis sorti. »
L’enseignant raconte que deux policiers lui auraient alors confisqué son téléphone et l’auraient plaqué contre un mur en lui faisant une clé au bras.
« Ils m’ont arraché mon téléphone des mains »
Dans sa plainte, que Le Monde a pu consulter, le jeune homme rapporte qu’un des policiers lui aurait touché plusieurs fois les fesses et répété une dizaine de fois qu’il était un « pédé », une « sale pute », qu’ils allaient le « tuer », le « violer ». Le policier lui aurait « demandé si, quand Daech viendrait, j’allais les sucer », et qu’il ne faudrait « pas pleurer et demander qu’on me protège ». Comprenant que Guillaume Vadot était professeur, les policiers l’auraient alors traité de « sale gauchiste »et prévenu qu’ils allaient « venir à la Sorbonne » et l’« exterminer », lui et ses collègues.
L’enseignant dit aussi avoir reçu une décharge de pistolet à impulsion électrique sur le bras gauche, malgré son immobilisation. « Ils m’ont arraché mon téléphone des mains et ont supprimé les deux vidéos qu’il contenait. » M. Vadot est parvenu àrécupérer ces vidéos sur lesquelles on peut apercevoir la scène qui précède son interpellation.
Sollicitée, la préfecture de police de Paris a confirmé qu’un contrôle avait bien eu lieu le 22 septembre à la gare de Saint-Denis et qu’elle a saisi l’IGPN d’une enquête administrative. « Ce qui frappe, a souligné Me Slim Ben Achour, son avocat et pourfendeur des contrôles au faciès, c’est le souhait de détruire toute preuve d’un contrôle illégal. Guillaume est avant tout un témoin. Et le smartphone est devenu un élément essentiel de la preuve du contrôle au faciès. »
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