Le déplacement du Premier ministre français en Nouvelle-Calédonie au début du mois fait polémique. En cause : son coût, et plus particulièrement le vol Tokyo-Paris pour ramener Edouard Philippe et une partie de son équipe. Alors qu'il avait fait tout le reste du voyage dans un A340 de l'armée de l'air française, le chef du gouvernement a fait la dernière partie du trajet à bord d'un avion loué par Matignon à une entreprise privée. Un vol qui a coûté 350 000 euros. Trop cher, estiment certains. M. Philippe « assume ».
Pour le député Front national Louis Aliot, dépenser 350 000 euros pour voyager plus confortablement et rentrer deux heures plus tôt, « cela fait cher la minute au moment où on demande aux Français de restreindre le budget, de faire des efforts et où on augmente la Contribution sociale généralisée (CSG) ».
Matignon explique que le Premier ministre devait absolument rentrer à Paris car le président Emmanuel Macron, lui, partait pour l'Algérie. Le pays ne peut rester sans l'une des deux têtes de l'exécutif présente sur le territoire. Cet argument ne tient pas, selon l'ancien ministre Stéphane Le Foll, interrogé sur France Inter.
« Je ne comprends pas : un avion militaire avec des pilotes militaires repart quand on lui demande de repartir, déclare l'ancien ministre de l'Agriculture. Quand on part à Nouméa, on sait quand on doit repartir. Pour les professionnels de l'organisation du soi-disant du "nouveau monde", eh bien, bravo le nouveau monde ! »
Moins cher que pour Manuel Valls ?
Face à la polémique qui monte, Edouard Phillipe tente de garder la tête haute. « J'assume complètement cette décision, je l'assume tellement que je veux l'expliquer, a-t-il déclaré ce mercredi matin sur RTL où il était invité. C'est compliqué de déplacer le Premier ministre, et c'est cher. Et j'en suis tellement conscient que j'ai essayé de faire en sorte de limiter au maximum les frais. »
D'ailleurs, souligne encore Edouard Philippe, son voyage a coûté 30 % de moins que celui effectué en 2016 par Manuel Valls. Sauf que le Premier ministre de l'époque avait aussi fait étape en Australie et en Nouvelle-Zélande.
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