L’émir de Kano (nord du Nigeria), Sanussi II Lamido, ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, a exhorté le mardi 22 mai 2018, à Busan, en Corée du Sud, les États africains à faire preuve de transparence dans la gestion de leur économie. Estimant que la corruption est un véritable frein au développement du continent. Il s’exprimait dans le cadre d’un panel de haut niveau co-animé avec plusieurs ministres africains, en présence du président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina.
Selon le dignitaire religieux nigérian, les perceptions comptent beaucoup. C’est pourquoi il estime qu’il est «urgent d’améliorer la transparence dans nos États, car celle-ci est clairement liée à la bonne gouvernance», a-t-il affirmé. Il a aussi soutenu que la meilleure manière de lutter contre la corruption en Afrique, c’est de commencer par reconnaître son existence.
«Nous devons accepter que nous avons un problème de transparence et qu’il nous faut le régler. Nous devons nous attaquer à la corruption, mettre fin à la fuite de capitaux et créer des opportunités d'emplois», a assuré l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Nigeria. Il a également plaidé pour que les États africains prennent des mesures qui renforcent la gestion transparente des affaires publiques, mettent fin à la contrebande transfrontalière et à la perte de revenus dont pâtissent les États.
Retombées positives
Plusieurs autres éminents orateurs ont abondé dans le sens de l’émir de Kano, en évoquant les expériences vécues dans leurs pays et en soulignant les retombées positives de la transparence dans la gestion des affaires publiques. « L’Algérie est aujourd’hui une économie stable à croissance rapide, autrefois en proie au terrorisme. Nous avons ratifié la convention internationale sur la lutte contre la corruption et nos politiques économiques sont axées sur la mobilisation de nos importantes ressources humaines et naturelles à des fins économiques », a affirmé le ministre algérien des Finances, Abderrahmane Raouya, gouverneur de la Banque africaine de développement.
Pour sa part, le ministre érythréen des Finances, Berhane Habtemariam, également gouverneur de la Banque, a réitéré l’adhésion totale de son pays à la lutte contre la corruption et les efforts d’assainissement de l’économie engagée par son gouvernement, en dépit du contexte marqué par près de 20 ans de guerre. «Nous avons un système fiscal simple en Érythrée. Nous n’avons pas de taxe sur la valeur ajoutée. En revanche, nous avons des taxes sur les ventes et les services», a ajouté M. Habtemariam.
Outre le défi de la transparence, l’Angola, de son côté, doit relever le défi spécifique aux économies qui ont longtemps misé sur l’exportation des matières premières.
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